CRITIQUE: LE VOLEUR DE BAGDAD

Le 14 décembre prochain, CARLOTTA ressort en salles « le Voleur de Bagdad », film de 1940 réalisé par Ludwig Berger, Michael Powell et Tim Whelan, excellent initiative pour les Fêtes!

Au pays des Mille et une nuits, une femme mystérieuse offre l’hospitalité à un jeune homme aveugle. Une fois au palais, il raconte que, dans un autre temps, il était le roi Ahmad, seigneur tout-puissant de Bagdad, et qu’il a été trahi par son vizir Jaffar. Ce dernier a fait croire au peuple qu’Ahmad était mort et l’a jeté en prison. Grâce à l’aide de son compagnon de cellule, Abu, le plus célèbre voleur de Bagdad, le jeune roi parvient à s’échapper et ils fuient ensemble à Bassorah. En attendant de pouvoir prendre la mer avec Sinbad, les deux amis sans le sou rencontrent la fille du sultan et Ahmad en tombe immédiatement amoureux. Mais le sultan a juré la mort à quiconque oserait poser le regard sur la princesse…
Voilà un film d’aventures empreint de poésie qui enchantera les plus jeunes et surtout leur montrera autre chose que le tout venant d’aujourd’hui uniquement prétexte à faire raquer les parents! Remake du film de Raoul Walsh, « le Voleur de Bagdad » porte plus que tout la patte d’un de ses éminents réalisateurs, Michael Powell. Le Technicolor, flamboyant, et l’exotisme de l’aventure rappellent beaucoup l’un de ses films, « le Narcisse noir ». Mais « le Voleur de Bagdad doit sa renommée à ses effets spéciaux, qui paraissent désuets aujourd’hui, mais qui marquaient une vraie révolution en  1940 et qui inspirèrent le travail de quelqu’un comme Ray Harryhausen (Jason et les Argonautes). Le héros, incarné par John Justin, aux faux airs d’Errol Flynn, se fait voler la vedette par le jeune Sabu dans le rôle d’Abu et le maléfique Jaffar interprété par l’excellent Conrad Veidt. La seconde partie du film vaut vraiment le détour grâce à son rythme échevelé et à l’apparition du génie! Un film enchanteur!

LES CHAUSSONS ROUGES (1949)

Carlotta Films

La danseuse étoile Victoria Page et le compositeur/chef d’orchestre Julian Craster sont engagés par le chef de ballet Boris Lermontov pour mettre en scène un conte d’Andersen, « les chaussons rouges ». Quand Lermontov s’aperçoit de l’idylle entre le chef et l’étoile, il congédie le jeune compositeur qui sera suivi bientôt par sa dulcinée. La colère de Lermontov est alors terrible…

Réalisé en 1949 par les Britanniques Michael Powell et Emeric Pressburger, « les chaussons rouges » est ressorti sur les écrans français depuis le dernier festival de Cannes grâce au travail de Martin Scorsese et de sa fondation qui avait déjà formidablement restauré « le Guépard » de Visconti. Une fois de plus, le résultat est magnifique pour ce film qui reste l’un des favoris de réalisateurs comme Scorsese donc, Spielberg, De palma ou encore Coppola qui lui rend hommage dans son dernier film « Tetro ».

Film sur l’art et le sacrifice qu’il représente pour ceux qui le font, le film reste très réaliste sur les coulisses du ballet tout en restant empreint d’une atmosphère étrange, proche du fantastique, liée au conte d’Andersen. Pour plus de réalisme, les réalisateurs avaient d’ailleurs tenu à ce que le premier rôle soit tenu par une vraie danseuse et non une actrice, Moira Shearer, fantastique dans le rôle. Bénéficiant d’un somptueux technicolor, magnifié par le travail de restauration, le film connaît son point d’orgue avec une scène de ballet de 17 minutes d’anthologie.

A voir absolument dans l’une des dix salles qui le jouent encore ou en dvd prochainement chez Carlotta.