CRITIQUE DVD: WELCOME IN VIENNA

LE FILM:9/10

Dieu ne croit plus en nous – Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal, un adolescent juif et quelques amis antinazis, fuient l Autriche. Après plusieurs arrestations, ils tentent de rejoindre Marseille afin de s embarquer pour les États-Unis. PARTIE 2 Santa Fe – New York 1940 : naguère persécuté en Autriche en tant que juif, puis stigmatisé comme immigré à New York, Freddy Wolf est bientôt assimilé à l ennemi allemand dès l entrée en guerre des États-Unis. Il décide alors de s engager dans l armée américaine pour regagner l Europe et combattre le nazisme. PARTIE 3 Welcome in Vienna -Europe 1944 : après son retour en Europe comme soldat américain, Freddy Wolf découvre non seulement les horreurs nazies, mais aussi que l antisémitisme règne jusque dans les rangs américains.

Quand, il y a vingt-cinq ans sortait sur les écrans français la dernière partie de « Welcome in Vienna », elle fut saluée par la critique mais les deux premières parties n’eurent pas les honneurs d’une sortie en salles. Les spectateurs français durent patienter jusqu’au mois de novembre 2011 pour découvrir les trois films, dorénavant disponibles en DVD. Réalisée dans un noir et blanc granuleux et au format carré, la trilogie d’Axel Corti est ni plus ni moins qu’un monument! Sur un sujet très peu traité, l’exil de Juifs allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale, Corti nous offre une fresque d’une richesse rare au Cinéma. Survolant le conflit sur toute sa durée et multipliant les personnages, juifs ou non, collabos, héros… il ne perd jamais le spectateur et ne sombre jamais dans le manichéisme ou le pathos inhérents à ce genre de projet. Une grande fresque humaine tout simplement!

Techniquement, la copie proposée est parfaite, le grain au niveau de l’image étant volontaire.

LES BONUS: 8/10

Sur le troisième DVD, on trouve un entretien indispensable du scénariste Troller dont la vie a inspiré le film (1h40).

VERDICT: 9/10

Un incontournable de votre vidéothèque!!!

Disponible en coffret 3 DVD (24,99 euros) chez Editions Montparnasse

;

CRITIQUE: THE ARTIST

Hollywood, 1927. George Valentin est une star du Cinéma muet; alors qu’il prend sous son aile la jeune et belle Peppy Miller et qu’il parvient à lui mettre le pied à l’étrier, le Cinéma devient parlant. Cette révolution technique va foudroyer la carrière de beaucoup d’acteurs du muet dont George Valentin qui sera poussé vers la sortie. Quant à elle, Peppy Miller suit le chemin inverse et devient la plus grande star des « talkies »! Mais elle n’a pas oublié ce qu’a fait Valentin pour elle…

Sortir un film en noir et blanc mais également muet en pleine époque 3D, cela sentait à plein nez le simple exercice de style stérile! Mais lorsqu’on voit que c’est Michel Hazanavicius aux manettes, tous les espoirs sont permis! A juste titre! Après avoir rendu sexy et jubilatoires les aventures de l’agent Hubert Bonnisseur de la Bath, alias OSS 117, en montrant un vrai sens de la comédie et de la mise en scène tout court, Hazanavicius signe un des plus beaux hommages au Cinéma que l’on ait vu jusque là.

Sur un scénario très proche de « Chantons sous la pluie » ou « Boulevard du crépuscule », « the Artist » nous conte la chute d’une star du muet à l’arrivée du parlant. Au-delà du simple exercice de style tant redouté, Hazanavicius magnifie son matériau en utilisant tantôt le son, tantôt les intertitres sur un noir et blanc de toute beauté. Côté interprétation, le cinéaste s’offre quelques seconds rôles de choix avec John Goodman, James Cromwell et même un cameo de Malcom Mc Dowell et bien sûr Jean Dujardin magnifique et tout en finesse, alors qu’on pouvait craindre qu’il en rajoute des tonnes, justement récompensé du Prix d’interprétation à Cannes. Mais la vraie révélation est sans aucun doute Bérénice Béjo qui illumine le film de sa classe et de sa beauté dans son meilleur rôle! Quant à Michel Hazanavicius, il confirme qu’il est un très grand metteur en scène, transformant un coup de folie en coup de génie!