Critique: Illusions Perdues

RéalisationXavier Giannoli
ScénarioXavier Giannoli
Jacques Fieschi
Acteurs principauxBenjamin Voisin
Cécile de France
Vincent Lacoste
Xavier Dolan
Sociétés de productionCuriosa Films
Gaumont
Pays d’origine France
GenreDrame
Durée149 minutes
Sortie20 octobre 2021

Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l’imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d’un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s’achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.

Huitième film de Xavier Giannolli, trois ans après « L’apparition », « Illusions perdues » est l’adaptation de l’oeuvre éponyme de Balzac qui retrace l’ascension et la chute de Lucien de Rubenpré, monté à Paris pour trouver la gloire. Si l’adaptation adopte un style totalement classique, le récit résonne avec le monde d’aujourd’hui tant ce monde dicté par le profit évoque notre époque. Le récit d’apprentissage est ficelé à merveille faisant passer ces deux heures trente à la vitesse de l’éclair, constituant un vrai régal de pur cinéma, généreux et bouillant. Si la mise en scène de Giannolli fait le job, que dire du casting 5 étoiles avec en tête Benjamin Voisin mais surtout Xavier Dolan, Depardieu en éditeur qui ne lit pas et surtout le regretté Jean-François Stévenin, payé pour faire la claque ou huer les spectacles! Le grand film français de l’année!

Critique: Juste la fin du Monde

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Réalisation Xavier Dolan
Scénario Xavier Dolan
Acteurs principaux
Sociétés de production Sons of Manual
Pays d’origine Drapeau du Canada Canada
Drapeau de la France France
Genre drame
Durée 95 minutes
Sortie 21 Septembre 2016

Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.

Grand Prix au dernier Festival de Cannes, « Juste la fin du Monde », est l’adaptation par Xavier Dolan de la pièce éponyme de Jean-Luc Lagarce qu’Anne Dorval avait fait découvrir au jeune réalisateur il y a quelques années. S’il n’avait pas été convaincu à l’époque, c’est en y revenant plus récemment qu’il y trouva des résonances et décida de travailler dessus. Il raconte donc dans son dernier opus l’histoire d’un auteur de théâtre (Gaspard Ulliel)qui revient dans sa famille le temps d’une journée pour leur apprendre qu’il est malade et qu’il va mourir. Arrivé dans la maison familiale, il y retrouve sa mère (Nathalie Baye), sa soeur (Léa Seydoux), son frère et sa femme (Vincent Cassel et Marion Cotillard). Malheureusement, sa famille semble s’être figée dans une certaine médiocrité et la journée des protagonistes se verra émaillée de cris et de crises alors que les non-dits prendront le pas sur les banalités et les mesquineries. Dolan semble de film en film trouver l’équilibre entre sa fougue et la maturité et si l’on reconnaît forcément son style, notamment ces scènes presque clipesques portées par des tubes de la culture populaire (Ozone par exemple!), il reste ici concentré sur la moelle de son récit. Il démontre encore une fois un vrai talent de directeur d’acteurs tant l’ensemble de sa troupe rivalise et parvient à incarner avec réalisme le style particulier de Lagarce, ce qui est en soi une véritable gageure, jusqu’à un plan final somptueux! Un choc!

4.5