CRITIQUE BLU-RAY: ONLY GOD FORGIVES

518eMBBBpNLLE FILM: 8.5/10

À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue. Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers. Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …

Quand il y a deux ans, Nicolas Winding Refn réalisa Drive, il livra son film le plus accessible et grand public et se fit connaître ainsi en dehors du cercle des cinéphiles qui le portaient aux nues depuis son premier film Pusher. Le revers de la médaille est que ce public qui fit également de Ryan Gosling une star s’attend avec Only God Forgives à voir la suite de Drive, un polar au rythme changeant et aux doux relents de romantisme. C’est ainsi que la déception est grande pour de nombreux spectateurs: Winding Refn a montré tout au long de sa courte carrière une énorme capacité à se renouveler et ce nouvel opus en est la meilleure preuve. OGF est un pur film de vengeance dont le scénario, mince comme une feuille de papier à cigarette, n’est qu’un point de départ pour le cinéaste pour offrir un trip hypnotisant d’une beauté formelle assez dingue. Mené sur un rythme très lent avec une caméra dont les mouvements sont limités au maximum, OGF multiplie les influences: outre la symétrie dans le cadrage totalement kubrickienne, on y retrouve tout aussi bien du Wong Kar Wai que du Gaspar Noé.

Ponctué de scènes ultra-violentes, OGF est un voyage dans le Bangkok underground envoûtant sublimé par la musique organique de Cliff Martinez. Une expérience de cinéma pur!

TECHNIQUE: 10/10

Du pur bonheur tant la sublime photo du film et la musique envoûtante sont à la fête! Parfait!

BONUS: 9/10

Outre des bandes annonces et le commentaire audio du réalisateur, on trouve le making of passionnant de trois scènes qui permet vraiment de voir le travail de NWR en matière de mise en scène et de direction d’acteurs, un module supplémentaire sur le tournage de scènes avec Ryan Gosling et un entretien de 12 mins avec le réalisateur. S’ils ne sont pas très long, les bonus sont d’une pertinence rare.

VERDICT: 9/10

Un excellent bluray pour l’une des expériences cinématographiques les plus extrêmes de l’année!

Disponible en DVD (19.99 euros) et blu-ray (24.99 euros) chez Wild Side Vidéo

 


CRITIQUE BLU-RAY: DANS LA MAISON

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LE FILM: 7.5/10

Un garçon de 16 ans s’immisce dans la maison d’un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l’enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d’événements incontrôlables.

Deux ans après « Potiche », François Ozon revient avec un treizième long métrage, à nouveau adapté d’une pièce de théâtre, « Dans la Maison ». Même si le François Ozon de 2012 s’est assagi par rapport à celui des débuts qui n’avait pas peur de provoquer son public avec des oeuvres telles que « Sitcom » ou « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes », il continue de proposer tout de même des films qui appellent à la réflexion.

Avec ce nouvel opus, Ozon brasse de multiples influences que ce soit les séries US pour les pavillons à la Wisteria Lane (Desperate Housewives) ou le cinéma d’Hitchcock ou de Pasolini pour le thème du voyeurisme, central dans ce film. En effet, la relation et le jeu pervers entre le professeur et l’élève nous amène à réfléchir sur le pourvoir de l’auteur, littéraire ou autre, et son processus de création mais aussi sur la tendance générale au voyeurisme qui gangrène nos sociétés, asphyxiées par les magazines people et la télé réalité.

Sous une forme très ludique et intellectuellement très stimulante, le film d’Ozon est une belle réussite, malgré quelques longueurs dans la seconde partie, qui confirme que Fabrice Lucchini peut être aussi bon quand il n’en fait pas des tonnes!

TECHNIQUE: 9/10

Rien à dire sur la copie proposée! Du bon boulot!

BONUS: 10/10

C’est parfait en ce qui concerne l’interactivité! Outre la bande-annonce, on trouve un making-of passionnant (51 mins) qui met en exergue le travail du metteur en scène avec ses comédiens (que ce doit être compliqué de diriger Luchini dans un délire permanent!), des scènes coupées, un bêtisier, un module sur l’avant-première au Grand Rex, un module sur l’essayage des costumes et pour finir un petit montage sur les différents projets d’affiches (qui auraient toutes pu être retenues!).

VERDICT: 8/10

Un blu-ray parfait pour un Ozon divertissant!

Disponible en DVD (19,99 euros) et blu-ray (24,99 euros) chez France Télévisions Distribution