CRITIQUE: BROTHERS (2009)

Affiche américaine.

Sam et Grace et leurs deux filles forment la famille idéale. Marine, Sam est envoyé en Afghanistan. En son absence, Tommy, son frère tout juste sorti de prison, veille sur les femmes de sa vie. Très vite, une nouvelle effroyable va tomber: Sam a disparu dans le crash de son hélicoptère. Grace et ses filles vont devoir faire leur deuil et apprendre à vivre sans Sam, son père va devoir vivre sans son fils dont il était le plus fier, et Tommy, le frère, trouver peut-être enfin sa place dans la famille. Mais quelques mois plus tard, alors que la vie à commencer à s’organiser autrement, Sam réapparaît après avoir été fait prisonnier par les Talibans, mais c’est un homme complètement détruit qui revient…

Remake d’un film danois de Suzanne Bier réalisé en 2006 (dont je vous parlerai ultérieurement), Brothers est une superbe réussite. Mis en scène par le très rare réalisateur irlandais Jim Sheridan (my left foot, au nom du père, the boxer, in America…), Brothers est un film bouleversant sur la famille, les séquelles psychologiques de la guerre ( ce qui le rapproche un peu de « dans la vallée d’Elah ») et le travail de deuil. Certains passages très réalistes donnent la chair de poule et le casting n’y est pas pour rien: Jack Gyllenhall, Tobey Maguire et Nathalie Portman, tous les trois brillants et aux choix de carrière passionnants, les enfants criants de vérité sans oublier le père, ancien militaire infect avec son deuxième fils, incarné avec brio par Sam Shepard.

L’un des grands chocs de 2010!

BLACK SWAN (2010)

Après avoir exploré le monde des toxicomanes (Requiem for a dream) et du catch (the wrestler), Darren Aronofsky s’attaque à celui de la danse, spécifiquement au quotidien d’un corps de ballet comme le New-York City Ballet.

Nina, jeune danseuse ultra-perfectionniste est contre toute attente pressentie par Thomas, le chorégraphe pour incarner la reine des cygnes dans sa nouvelle version du « lac des cygnes ». Sa douceur, sa délicatesse et sa grâce en font l’interprète idéale, en particulier, pour le cygne blanc. Mais le cygne noir nécessite vice, sensualité, et l’abandon de soi, chose qu’elle peine à offrir une fois sur scène. Etouffée par sa mère, ex-ballerine dont la maternité à ruiné la carrière, Nina veut tellement prouver à son maître de ballet qu’il a raison de lui accorder sa confiance, qu’elle va supporter toutes les souffrances physiques et morales afin de devenir le cygne noir. D’autant que Lily, une autre danseuse, guette le moindre faux pas pour lui ravir la vedette…

Fortement inspiré des « chaussons rouges » sur le thème de la souffrance dans l’art, et la danse en particulier, « Black Swan » est LE film dont rêve chaque actrice. Nathalie Portman y est en effet de chaque plan et irradie la pellicule (en course pour l’Oscar, seule Annette Benning peut espérer la concurrencer). Aronofsky ne se contente pas ici de décrire le monde de la danse (très fidèlement d’ailleurs). Il donne à son film des allures de conte fantastique, laissant sa Nina se transformer petit à petit en cygne noir, avec ses plumes qui apparaîssent sur son dos ou ses pieds qui se palment. Mais ce postulat accepté, on comprend facilement que cette métamorphose représente la souffrance et le sacrifice que doit endurer la danseuse pour atteindre l’excellence et le passage à l’âge adulte de la fragile Nina, que sa mère empêche de sortir et force à vivre dans une chambre de petite fille.

Un très beau film qui montre ce qu’est vraiment le quotidien des danseurs et qui confirme le talent de Darren Aronofsky