Critique: Les Frères Sisters

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Titre original The Sisters Brothers
Réalisation Jacques Audiard
Scénario Jacques Audiard
Thomas Bidegain
(d’après le roman The Sisters Brothers (en) de Patrick deWitt)
Acteurs principaux
Sociétés de production Why Not Productions
Annapurna Pictures
Page 114 Productions
Pays d’origine Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Western
Durée 121 minutes
Sortie 19 septembre 2018

Charlie et Elie Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d’innocents… Ils n’éprouvent aucun état d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Elie, lui, ne rêve que d’une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l’Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

Trois ans après le ratage « Dheepan » (incroyable Palme d’Or!), Jacques Audiard adapte un livre que lui propose le comédien John C. Reilly et s’adonne pour la première fois au western, genre qu’il ne connaît que peu comme il le confesse lui même. Tourné en langue anglaise avec un casting américain, le projet s’avérait des plus alléchants. On y suit deux frères, les frères Sisters (John C. Reilly et Joaquin Phoenix), sortes de chasseurs de primes, chargés de retrouver un scientifique escorté par un autre chasseur de primes incarné par Jake Gyllenhall. Ce scientifique a découvert le moyen de faire briller l’or dans les rivières pour le ramasser plus facilement. C’est donc un récit picaresque que nous suivons avec une fratrie menée par le cadet (Phoenix), plus violent et immoral que son aîné. Le duo deviendra quatuor lorsque les deux pieds nickelés retrouveront le scientifique et son « cerbère ». Drôle, violent, le récit rebondit sans cesse, surprenant en permanence le spectateur, prenant des allures de conte, de fantastique ou de fable politique. Si le scientifique cherche à créer une société égalitaire, ses acolytes ne pensent qu’à l’enrichissement, malgré tous les risques. Remarquablement mis en scène, le nouveau film de Jacques Audiard est un enchantement de chaque instant qui prouve non seulement que le Cinéma Français peut être ambitieux mais aussi que Jacques Audiard est toujours là malgré son dernier faux pas! Un régal!

5

Critique: Okja

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Titre original 옥자
Réalisation Bong Joon-ho
Scénario Bong Joon-ho
Jon Ronson1
Acteurs principaux
Sociétés de production Lewis Pictures
Pays d’origine Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre aventure fantastique
Durée 120 minutes
Sortie 28 Juin 2017 sur Netflix

Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l’animal jusqu’à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l’entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille.

Sans tactique particulière, mais fixée sur son objectif, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Son périple éreintant se complique lorsqu’elle croise la route de différents groupes de capitalistes, démonstrateurs et consommateurs déterminés à s’emparer du destin d’Okja, tandis que la jeune Mija tente de ramener son ami en Corée.

Sixième film du Coréen Bong Joon Ho, « Okja » fit parler de lui bien avant sa sortie, lors de sa présentation en compétition au Festival de Cannes. En effet, produit par la chaîne VOD Netflix, le film ne connaîtra pas de sortie en salles mais directement sur internet, suscitant une vraie polémique de la part notamment des exploitants qui craignent des dérives. Concentrons nous sur l’oeuvre elle-même. Quatre ans après « Snowpiercer », le Coréen réalise à nouveau une grosse production internationale au message universel. A travers ce conte fantastique, Bong Joon Ho délivre un message humaniste contre les dérives de l’industrie agro-alimentaire. Ce film d’action acidulé vegan navigue quelque part entre le grand spectacle spielbergien et les bons sentiments disneyens. L’efficacité du spectacle et la mignonnitude du super-cochon Okja, associés à la fantaisiste interprétation de Jake Gyllenhall en présentateur déjanté font de ce film un blockbuster hautement recommandable à défaut d’être le miracle attendu!

4