CRITIQUE: POUPOUPIDOU (2010)

De passage à Mouthe en Franche-Comté, bourgade célèbre pour être la ville la plus froide de France, le Parisien David Rousseau assiste à l’enlèvement d’un corps par les gendarmes trouvé en rase campagne, sous la neige. Ecrivain en mal d’inspiration, la chevelure blond peroxdydé  du cadavre semble lui donner quelques idées pour son nouveau roman. Après avoir obtenu l’identité du corps, Candice Lecoeur, égérie du fromage « belle du Jura », David Rousseau décide de mener l’enquête , persuadé qu’il ne s’agit pas d’un suicide…

Deuxième long métrage de Gérald Hustache-Mathieu après « Avril », « poupoupidou » est une excellente surprise de ce début d’année 2011, voire un des meilleurs films français de ces six derniers mois qui vient tout juste de sortir en dvd. Dès les premières images du film, on est plongé dans des paysages enneigés et brumeux qui évoquent tout de suite le climat des films de David Lynch ou des frères Cohen, plus précisément Twin Peaks et Fargo, rien que ça! Et ça se confirme au fil de l’enquête menée par Rousseau/Jean-Paul Rouve qui nous permet de retracer la vie de la jeune starlette, à l’instar de Laura Palmer, et de croiser toute une galerie de personnages tous étroitement liés à la victime. La présence de l’ex Robin des Bois n’est ici pas synonyme de comédie; on est bel et bien dans une enquête policière et son interprète principal y est parfait. La jeune pin-up aux airs de Marylin interprétée par Sophie Quinton donne ce qu’il faut de mystère à l’histoire pour nous captiver d’un bout à l’autre et l’on devrait reparler très vite du jeune gendarme qui rêve de police montée canadienne interprété par Guillaume Gouix. A tous ces ingrédients de qualité, vous rajouter une BO carrément géniale et vous obtenez ce petit bijou à découvrir impérativement!

CRITIQUE: HOUSE BY THE RIVER (1950)

C’est un des films les plus méconnus de Fritz Lang période américaine que nous a déterré l’éditeur Wild Side dans le cadre de ses « introuvables ». Réalisé en 1950, il fit un flop aux Etats-Unis et ne sortit pas sur les écrans français. Sans être un véritable chef-d’oeuvre, il demeure néanmoins un petit bijou du film noir. Lang nous conte l’histoire de Stephen Byrne, écrivain raté, qui, une nuit, va tenter d’abuser de sa bonne. Cherchant à se débattre, il l’étrangle et la tue en voulant la faire taire. Quand le frère de Stephen arrive et découvre le drame, il décide finalement de l’aider à faire disparaître le corps. Ils l’emballent alors dans un sac en toile et le jettent dans la rivière qui longe la maison. Mais un indice va diriger les soupçons de la police vers le frère de Stephen…

 

Le scénario n’est pas d’une originalité extraordinaire mais ce film nous captive d’un bout à l’autre grâce notamment à la formidable interprétation de Louis Hayward dans le rôle de cet écrivain raté , tendre et gentil au début  qui va se révéler un monstre sanguinaire ensuite. La mise en scène, quant à elle, reste proche de la période expressionniste du réalisateur avec toutes ces scènes très sombres et ces jeux d’ombres. Il s’agit là d’une petite curiosité à voir, d’autant que cette édition dvd regorge de bonus plus passionnants les uns que les autres notamment une superbe interview du maître par William Friedkin.