XIXème siècle, en France. Bouvier, un ancien militaire, sort de l’asile après avoir tenté d’assassiner sa petite amie et de se donner la mort. Il arpente le pays et, à chaque étape, viole et tue de jeunes bergères. Sa rencontre avec le juge Rousseau sonnera la fin de son périple meurtrier…
Tavernier s’inspire ici d’un fait divers pour nous dresser un portrait impitoyable de la société française à l’époque où l’affaire Dreyfuss enflamme le pays. Bouvier, en effet, accuse la société de tous ses maux. Il fait endosser sa folie aux médecins dont les traitements l’ont abîmé, à l’Eglise, ayant été abusé par un prêtre à l’adolescence ou encore aux patrons. Le film bénéficie d’une très belle photo aussi bien dans les scènes d’extérieur avec de très belles vues de l’Ardèche que dans les scènes d’intérieur, en prison par exemple. Le duo Philippe Noiret/Michel Galabru est fabuleux avec une mention spéciale pour le second qui reçut d’ailleurs le César du meilleur acteur pour son rôle de Bouvier. Il livre en effet une prestation complètement hallucinante qu’il ne sut ou ne put jamais rééditer. Sous couvert d’un fait divers, Tavernier réalise donc un film hautement politique et très engagé, à son image.
Un grand film!