Critique: Madre

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Réalisation Rodrigo Sorogoyen
Scénario Isabel Peña
Rodrigo Sorogoyen
Pays d’origine Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Thriller
Durée 128 minutes
Sortie 22 juillet 2020

Dix ans se sont écoulés depuis que le fils d’Elena, alors âgé de 6 ans, a disparu. Dix ans depuis ce coup de téléphone où seul et perdu sur une plage des Landes, il lui disait qu’il ne trouvait plus son père. Aujourd’hui, Elena y vit et y travaille dans un restaurant de bord de mer. Dévastée depuis ce tragique épisode, sa vie suit son cours tant bien que mal. Jusqu’à ce jour où elle rencontre un adolescent qui lui rappelle furieusement son fils disparu…

Après deux thrillers, « Que Dios nos perdone » et « El Reino », l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen revient avec un mélodrame inspiré de son court-métrage éponyme plus proche du thriller. La scène d’ouverture, l’une des plus éprouvantes de ces dernières années, voit une mère, Elena, au téléphone avec son fils de 6 ans, seul sur une plage et pourchassé par un homme. Elena, impuissante, ne peut que constater la disparition de son fils et tenter de faire un deuil impossible… Installé à Vieux Boucau, sa vie n’a plus de sens jusqu’à sa rencontre avec un adolescent, Jean, qui pourrait bien être son fils disparu…

Mené sur un rythme très lent, presque contemplatif, Madre offre une profonde réflexion sur le deuil et sur la maternité. Remarquablement mis en scène, le film de Sorogoyen questionne beaucoup, ouvre des pistes, creuse des sillons, laissant le spectateur faire ses choix. Un très beau film et un bel objet de cinéma…

Critique: Continuer

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Réalisation Joachim Lafosse
Scénario Joachim Lafosse
Thomas Van Zuylen
Acteurs principaux
Sociétés de production Versus Production
Pays d’origine Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Genre drame
Durée 84 minutes
Sortie 23 janvier 2019

Sibylle, mère divorcée, ne supporte plus de voir son fils adolescent sombrer dans une vie violente et vide de sens. Elle va jouer leur va-tout en entraînant Samuel dans un long périple à travers le Kirghizistan. Avec deux chevaux pour seuls compagnons, mère et fils devront affronter un environnement naturel aussi splendide qu’hostile, ses dangers, son peuple… et surtout eux-mêmes !

Deux ans après « l’Economie du couple », Joachim Lafosse revient avec une adaptation d’un livre, « Continuer » de Laurent Mauvigner. Ici, point de huis clos mais un film de grands espaces comme on en voit peu dans le Cinéma européen. Sybille et son fils, jeune homme de 17 ou 18 ans, chevauchent dans la nature hostile du Kirghizistan. Le but de cette épopée pour Sybille, se rapprocher de Samuel et recoller les morceaux d’une relation que la vie a distendue. Lafosse nous épargne les discussions philosophiques et psychanalytiques pour nous offrir un voyage au plus près de la nature, laissant le maximum de place aux corps et réduisant les plages dialoguées au strict nécessaire. Le voyage est dépaysant et bouleversant dans la trajectoire qu’il fait prendre aux deux personnages remarquablement interprétés par Virginie Efira, une fois de plus sublime, et Kacey Mottet Klein qui prend, avec l’âge, une envergure incroyable. Un très beau film sur l’incommunicabilité entre une mère et son fils aussi fort sur le fond que sublime sur la forme!

4.5