CRITIQUE DVD: PARLEZ-MOI DE VOUS

LE FILM:

À 40 ans, Mélina est la voix la plus célèbre de France. Animatrice à la radio, la nuit à l’antenne elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Tout le monde connaît sa voix, mais personne ne connaît son visage. Dans la vie, elle évite tout contact et vit comme une vieille fille dans les beaux quartiers. Partie à la recherche d’une mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein d’une famille nombreuse, en banlieue. Elle décide de s’approcher d’elle, incognito….

Pour son premier long métrage, Pierre Pinaud nous conte l’histoire d’une femme, dont la voix est connue de tous et qui, une fois le micro coupé tombe dans une solitude sans nom. Cette femme, en dehors de son émission de radio, n’a qu’un seul objectif, retrouver la femme qui l’a mise au monde et abandonnée pour peut-être apprendre à enfin vivre. Il a eu l’excellente idée de confier ce rôle à Karine Viard, l’une des meilleures actrices françaises à ce jour, qui brille dans l’émotion comme dans l’humour!  Mis en scène avec beaucoup de précision, le film navigue habilement entre comédie et drame, même si le scénario souffre parfois de creux.

Des premiers pas encourageants pour un réalisateur dont on devrait reparler!

Un DVD techniquement parfait!

LES BONUS:

Outre des bandes annonces, on trouve un commentaire audio du réalisateur et de la productrice et deux courts-métrages du réalisateur. L’un d’eux, « les petites miettes » est un film muet en NetB, ouvertement inspiré de Chaplin et Murnau et constitue un véritable chef d’oeuvre!

VERDICT:

Un DVD hautement recommandable que ce soit pour le film que pour ses bonus!

 

Disponible en DVD (19,99 euros) dès le 11 mai chez Diaphana Video

CRITIQUE: POLISSE (2011)

 

 Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

Après « Pardonnez-moi » où elle traitait de la famille et « le Bal des actrices » où elle nous plongeait dans sa vie professionnelle et celle de ses consoeurs, Maïwenn, pour son troisième film, part à la rencontre d’un univers qui lui était totalement inconnu, celui de la Brigade de Protection des Mineurs. Après avoir vu un documentaire sur cette brigade, Maïwenn a tout de suite voulu en faire un film et s’est alors lancé dans l’écriture du film, vite rejointe par Emmanuelle Bercot, l’une des actrices du film. Pour le casting, on retrouve certains acteurs ayant déjà travaillé avec elle dont Joey Starr et Marina Foïs.

On pourra reprocher à « Polisse » un scénario assez mince puisque sans réel fil directeur (on dira que c’est volontaire et lié à son désir de donner un aspect documentaire) et le rôle énigmatique de Maïwenn sans réelle utilité dans le film, d’autant qu’elle a affirmé sa volonté de ne se consacrer dorénavant qu’à sa carrière de réalisatrice.

Par ailleurs, le film dégage une telle énergie qu’on ne peut qu’adhérer, émerveillé par une troupe d’acteurs au top. Joey Starr, à la fois bestial et émouvant, confirme ses talents d’acteurs déjà entrevus dans « le Bal des actrices », Karine Viard toujours parfaite et tous les autres, Jérémie Elkaïm (l’intello du service), Marina Foïs (la féministe détruite par son boulot), le duo Nicolas Duvauchelle/Karine Rocher (déjà flics dans la série Braquo) jusqu’au plus petit rôle. Maïwenn s’impose donc comme une très grande directrice d’acteurs mais également comme une très bonne dialoguiste tant son film respire le « vrai », collant à merveille à l’air du temps.

Souvent très dur, parfois très drôle, la jeune réalisatrice démontre avec ce film qu’il y a bien un « style Maïwenn » où dominent réalisme et performances d’acteurs mais surtout une vitalité débordante qui fait plaisir dans un Cinéma Français décidément en grande forme en cette année 2011. Vive la Polisse!