Critique: Frank

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  • Date de sortie :
    04 février 2015
  • Réalisé par :
    Lenny Abrahamson
  • Avec :
    Michael FassbenderMaggie GyllenhaalDomhnall Gleeson
  • Durée :
    1h35min
  • Pays de production :
    Irlande Grande-Bretagne
  • Année de production :  2014
  • Titre original : Frank
  • Distributeur :
    KMBO

Jeune musicien rêvant d’être une rock star, Jon croise le chemin d’un groupe de pop avantgardiste à la recherche d’un nouveau clavier. Il devient vite le protégé de Frank, leur leader, aussi fascinant que mystérieux : ce génie musical vit dissimulé en permanence sous une grande tête en papier mâché. Entre phases de doute et éclats de créativité, rapports fusionnels et crises de confiance, l’enregistrement du premier album du groupe et les concerts les conduiront dans une véritable aventure humaine de l’Irlande jusqu’au Texas !

Précédé d’une réputation flatteuse, le film enchaînant les festivals, c’est avec curiosité et appétit que l’on attend ce Frank! Dès la scène d’ouverture, carrément géniale, le cinéaste irlandais parvient à montrer tout ce qui fait le personnage de Jon: en rentrant chez lui, il tente d’écrire une chanson en s’inspirant de tout ce qu’il voit puis tweete à ses 16 followers qu’il a passé la journée à composer. Dans ces trois minutes de film, le ton est à l’absurde et l’on a compris que Jon n’a pas beaucoup de talent mais cherche avant tout la célébrité. Après que le hasard et un musicien suicidaire l’aient mis sur la route d’un groupe complètement barré, Jon va tenter justement de mener ses nouveaux amis et leur leader à tête en papier mâché sur la route de la célébrité.

Si l’on pense immanquablement à l’imaginaire de Gondry, Frank va plus loin dans l’absurde avec une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres avec évidemment Fassbender dont on ne verra pas beaucoup le visage (une prestation vocale et gestuelle malgré tout impressionnante), l’excellent Domnhall Gleeson et une irrésistible Maggie Gyllenhall! L’originalité du ton et la pertinence de la réflexion sur la création et la célébrité font de ce petit OVNI cinématographique une expérience des plus recommandables!

4

 

SORTIE LE 4 FEVRIER 2015

CRITIQUE: PRISONERS

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Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent…

Trois ans après le choc « Incendies« , le Québecois Denis Villeneuve revient avec cette fois une grosse production américaine et le casting qui va avec: Hugh Jackman, Jake Gyllenhall, Paul Dano et Melissa Leo. Prisoners est cette fois un pur thriller qui ambitionne durant ses 2h30 d’aller au-delà du simple frisson pour poser des questions sur la religion notamment et la vengeance. Les deux missions sont parfaitement remplies; quelque part entre le Silence des Agneaux et Mystic River, Prisoners distille une angoisse qui ne nous lâche pas du film, évitant les artifices type « Jump Scares ». Le travail assez fouillé sur les personnages permet au spectateur de se mettre en situation et de se demander ce qu’il ferait par exemple à la place de Keller qui, tout en priant régulièrement franchit les limites en s’en prenant à celui qu’il croit coupable. Remarquablement interprété et bénéficiant d’une très belle photo, Prisoners n’est pourtant pas sans défaut, notamment son scénario qui multiplie excessivement les fausses pistes et rebondissements au détriment d’une simplicité qui aurait été louable.

Dans le genre, Prisoners reste malgré tout comme ce qui s’est fait de mieux depuis quelques années.

NOTE: 7.5/10