Critique: Rouge

RéalisationFarid Bentoumi
ScénarioFarid Bentoumi
MusiquePierre Desprats
Acteurs principauxZita Hanrot
Sami Bouajila
Céline Sallette
Sociétés de productionLes Films du Velvet
Pays d’origine France
 Belgique
GenreDrame
Durée86 minutes
Sortie11 août 2021

Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours.
Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité.

Cinq ans après « Good Luck Algeria », son premier film, Farid Bentoumi s’inspire d’une histoire vraie pour nous proposer un thriller socio-écolo très réussi. Dans la lignée d' »Erin Brockovich » ou du récent « Dark Waters », « Rouge » évoque le combat de la fille d’un ouvrier, récemment embauchée dans l’usine de son père, qui va découvrir les ravages de la pollution de celle-ci sur la santé des ouvriers et des habitants des alentours. Shakespearien en diable, « Rouge » met l’héroïne dans un étau, entre sa soif farouche de justice et la volonté de son père de préserver son outil de travail de toute une vie. Habilement mis en scène et finement écrit, « Rouge » s’appuie sur un quatuor d’acteurs tous parfaits: Sami Bouajila, Zita Hanrot, Céline Salette et Olivier Gourmet! Une vraie réussite!

Critique: Une Intime Conviction

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Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son second procès, en appel. Ensemble, ils vont mener un combat acharné contre l’injustice. Mais alors que l’étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession.

Premier film d’Antoine Raimbault, « Une intime conviction » est un thriller judiciaire tiré de l’affaire Viguier. Alors que l’épouse de Jacques Viguier disparaît en 2000, celui-ci est très vite soupçonné puis accusé de sa disparition; après un procès à l’issue duquel il sera acquitté, l’affaire va en appel et traînera ainsi durant près de 10 ans au cours desquels sa vie et celle de ses enfants fut bouleversée.Lors de cet appel, il fut défendu par le ténor du barreau,Eric Dupont-Moretti. Contrairement à ce qu’on pourrait penser « une Intime Conviction » n’est ni un biopic sur le célèbre avocat ni même un film tout à sa gloire. Si Olivier Gourmet interprète à merveille la star du barreau, avec toute sa gouaille, la lumière est faite  sur un personnage de l’ombre, Nora (personnage fictif), interprétée par Marina Foïs. Cette femme, jurée lors du premier procès, est persuadée de l’innocence de Viguier, allant jusqu’à recruter l’avocat et l’aider à faire jaillir la vérité, jusqu’à développer une véritable obsession. Habilement monté, ce « film à procès » parvient à maintenir un rythme et une tension d’un bout à l’autre mais surtout, met en évidence toute la difficulté à rendre justice lorsque les preuves formelles sont absentes, lorsque seule une intime conviction fait foi. Une réussite.

sortie 6 février 2019

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