CRITIQUE: MA VIE AVEC LIBERACE

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Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l’excès, sur scène et hors scène. Un jour de l’été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d’âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans. « Ma Vie avec Liberace » narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas Hilton à leur douloureuse rupture publique…

Jugé « trop gay » pour une sortie en salles aux Etats-Unis, « Ma Vie avec Liberace » fit un carton à la télé sur HBO, chaîne qui produit également le film. Heureusement que la chaîne, connue pour ses séries, soutint le projet du début à la fin tant le film mérite d’exister! Dernier film de Steven Soderbergh qui annonça sa retraite de réalisateur, c’est une fin en apothéose qu’il s’adjuge!

On pouvait craindre beaucoup d’un biopic, qui plus est produit par une chaîne de TV, en particulier d’assister à la projection d’un banal téléfilm au contenu scolaire sur une vieille gloire de la musique. Que nenni! Bien au contraire, le dernier film de Soderbergh est non seulement un vrai grand film de cinéma à la mise en scène inspirée mais aussi le meilleur film du réalisateur dont l’oeuvre prolifique alterna le bon et le moins bon. Evitant donc le piège du biopic empesé, Soderbergh s’intéresse essentiellement à l’histoire d’amour entre Liberace et Scott Thorson, offrant par là-même à Michael Douglas et Matt Damon leur meilleur rôle. Il est d’ailleurs amusant de se souvenir de l’icône hétéro que Douglas représentait dans les années 80 et 90 avec des films comme Liaison Fatale, Basic Instinct ou Harcèlement et de le voir si à l’aise non seulement avec ce personnage gay mais aussi avec son âge, n’ayant pas peur de se montrer nu. Le reste du casting est à l’avenant: Rob Lowe en chirurgien esthétique lifté est fabuleux et on retrouve avec plaisir Dan Akroyd en imprésario sans pitié!

Le film est également une superbe reconstitution des années 70 et des moeurs de l’époque, les stars faisant tout pour présenter une image hétéro! Soderbergh filme cette histoire d’amour de manière frontale, comme libéré de toute contrainte et parvient à nous offrir un film drôle ou franchement émouvant mais en tout cas vraiment emballant d’un bout à l’autre!

NOTE: 9/10

 

CRITIQUE DVD: QUINZE JOURS AILLEURS

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LE FILM: 8/10

Après divers déboires, sentimentaux et professionnels, suivis de six ans en clinique psychiatrique, Jack Andrus est rappelé à Rome pour un tournage durant quinze jours. Jack remplace à la hâte le metteur en scène tombé malade, qui voit là une véritable trahison. Sur le plateau, Jack retrouve son ex-femme, Carlotta, qui lui fera des avances pour ensuite le bafouer. Mais il tombera amoureux de Véronica, la maîtresse d’un jeune premier, qui jaloux, veut le tuer.

TWO WEEKS IN ANOTHER TOWN [US 1962] KIRK DOUGLAS, DALIAH LAVI

Alors qu’il enchaîne les grands films comme Gigi ou les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, Vincente Minnelli résonne un comme un cri d’alarme contre ce nouvel Hollywood qui se dessine, un Hollywood qui néglige l’artistique pour privilégier l’aspect mercantile.

Le réalisateur qu’incarne l’excellent Edward G. Robinson se retrouve en effet confronté à un producteur qui ne connait pas grand chose à l’art mais maîtrise les recettes pour gagner de l’argent! Quant à la star incarnée par Kirk Douglas, elle se retrouve condamnée à superviser le doublage d’un film à cause de son passé d’alcoolique. Reprenant une thématique identique à celle des Ensorcelés (dont des extraits sont même utilisés dans le film), Minnelli dresse un portrait pessimiste de l’industrie hollywoodienne et montre tout le malaise qu’il ressent. Remarquablement interprété Quinze Jours Ailleurs montre surtout un Minnelli au sommet de son art! Point d’orgue du film, une scène en voiture tout simplement hallucinante!

Un excellent film à (re)découvrir absolument.

TECHNIQUE: 9/10

Une très belle copie aux couleurs éclatantes!

BONUS: 8/10

Outre la bande-annonce et une galerie photos, on trouve une présentation du film par Jean Douchet (12 mins)

Disponible en DVD (14,99 euros) chez Wild Side Video dans la collection les Introuvables dans les magasins Fnac et Fnac.com.