CRITIQUE: ONLY GOD FORGIVES

only_god_forgives_ver2_xlg

À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.
Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.
Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …

Quand il y a deux ans, Nicolas Winding Refn réalisa Drive, il livra son film le plus accessible et grand public et se fit connaître ainsi en dehors du cercle des cinéphiles qui le portaient aux nues depuis son premier film Pusher. Le revers de la médaille est que ce public qui fit également de Ryan Gosling une star s’attend avec Only God Forgives à voir la suite de Drive, un polar au rythme changeant et aux doux relents de romantisme. C’est ainsi que la déception est grande pour de nombreux spectateurs: Winding Refn a montré tout au long de sa courte carrière une énorme capacité à se renouveler et ce nouvel opus en est la meilleure preuve. OGF est un pur film de vengeance dont le scénario, mince comme une feuille de papier à cigarette, n’est qu’un point de départ pour le cinéaste pour offrir un trip hypnotisant d’une beauté formelle assez dingue. Mené sur un rythme très lent avec une caméra dont les mouvements sont limités au maximum, OGF multiplie les influences: outre la symétrie dans le cadrage totalement kubrickienne, on y retrouve tout aussi bien du Wong Kar Wai que du Gaspar Noé.

Ponctué de scènes ultra-violentes, OGF est un voyage dans le Bangkok underground envoûtant sublimé par la musique organique de Cliff Martinez. Une expérience de cinéma pur!

NOTE: 8.5/10

 

CRITIQUE: DRIVE (2011)

Un jeune homme solitaire, « The Driver », conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant – et au volant, il est le meilleur ! Peu de temps après avoir emménagé dans son nouvel appartement, il tombe sous le charme de sa jeune voisine et de son petit garçon, seuls en attendant le retour du mari, actuellement en prison. Au retour de ce dernier, le « driver » va accepter de l’aider dans un coup qui lui permettrait de s’acquitter d’une dernière dette…

Même si son précédent film, « le guerrier silencieux » m’avait laissé plus que perplexe, il fallait bien reconnaître à Winding Refn un sacré talent de metteur en scène! Ici, le héros, mutique, pourrait être un lointain cousin du viking de « Vhalalla rising« . Dans une scène d’ouverture où l’on peut le voir en plein « coup » et dont je ne vous dévoilerai pas le point d’orgue, on se dit d’entrée que l’on va assister à quelque chose de très grand et l’on est déjà prêt à lui décerner ce prix de la mise en scène si mérité! Mais attention, ne vous méprenez pas! « Drive » n’est pas un nouvel opus de « Fast and furious »! Le film prend très vite un rythme assez lent, hypnotique, en adéquation avec le personnage, calme et imperturbable. Ce rythme-là va se poursuivre jusqu’à la fin, perturbé de temps en temps par quelques accès de violence extrême. Il ne faut pas trop chercher le « driver » surtout quand il  a enfin trouvé quelqu’un qui pourrait combler sa solitude car il peut devenir très susceptible! Tout comme dans ses précédents film, Refn démontre qu’il connaît le Cinéma. Alors que « Bronson« , par exemple, faisait beaucoup penser au cinéma de Kubrick, ici, les références se bousculent: on pense à Michael Mann, Scorsese, Tarantino, Friedkin, Walter Hill dont Refn a pris le meilleur pour livrer une oeuvre originale et laisser son empreinte.

Il faut bien le dire, « Drive » est une oeuvre jubilatoire comme peu de films le sont et vous mettra une énorme claque mais vous en redemanderez!!!