Critique: Only Lovers Left Alive

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  • Réalisé par :
    Jim Jarmusch
  • Avec :
    Tom Hiddleston, Tilda Swinton, Mia Wasikowska…
  • Durée :
    2h3min
  • Pays de production :
     Chypre France Allemagne Grande-Bretagne
  • Année de production :  2013
  • Titre original : Only Lovers Left Alive
  • Distributeur :
    Le Pacte

Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?

Pour son 17ème long métrage, Jim Jarmush nous propose une histoire de vampires qui, à trop vouloir marquer sa différence, nous précipite dans un tourbillon d’ennui. Paradoxalement, le film est bourré de bonnes idées: les vampires ne se servent pas au cou des victimes mais prennent le sang dans les hôpitaux; Adam a transformé sa maison en mausolée en hommage à toutes les personnalités qu’il a connues dans sa longue existence; on saluera aussi l’astucieuse métaphore sur l’art et l’héritage culturel. Esthétiquement très soigné avec une très belle photo et une bande originale planante, le film véhicule malheureusement le spleen et la mélancolie des personnages jusqu’au spectateur pour qui le film paraît durer trois heures! Dommage, en plus Tilda Swinton y est comme toujours excellente!  

NOTE: 4/10

CRITIQUE: SNOWPIERCER, LE TRANSPERCENEIGE

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2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…

Très souvent, quand un jeune cinéaste en vogue se retrouve à la tête d’une superproduction internationale, il se retrouve muselé et le produit fini paraît fade et sans personnalité dans le meilleur des cas. Après de grands films comme Memories of Murder, The Host et Mother , l’adaptation de la BD française du même titre par Bong Joon Ho pouvait nous faire craindre le pire, un énième blockbuster sans âme. Après avoir vu le film, on ne peut qu’être rassuré et réjoui de constater qu’il est possible de concilier gros budget, scénario d’une grande richesse et metteur en scène de talent!

Extrêmement intelligent, le scénario propose au-delà d’une aventure totalement folle et jubilatoire, une véritable réflexion politique dont je ne dirai rien de plus pour ne pas ternir le plaisir de ceux qui ne l’auraient pas encore vu. Quoi qu’il en soit, la progression des héros de l’arrière vers l’avant du train donne l’occasion au cinéaste d’offrir à chaque voiture une aventure nouvelle dans des décors nouveaux et toujours plus fous et d’offrir des pistes scénaristiques foisonnantes et autant de questions: qu’y a-t-il à l’avant du train? Qui est ce personnage mystérieux au commandement de ce train? Que deviennent les enfants arrachés à leurs parents? Y a-t-il un avenir possible en dehors du train?

Visuellement éblouissant, le film repose en plus sur un casting parfait bien qu’audacieux: Chris Evans prouve qu’il vaut mieux que Captain America, Song Kan Ho, Ed Harris, John Hurt, Jamie Bell et bien sûr Tilda Swinton absolument magistrale!

Non seulement Bong Joon Ho a su rester cohérent avec son oeuvre mais Snowpiercer s’impose comme le plus grand film de science-fiction depuis les Fils de l’Homme et s’il nous invite au voyage c’est bien en première classe! Chef d’oeuvre!

NOTE: 9.5/10