65EME FESTIVAL DE CANNES: LE PALMARES

Nanni Moretti et son jury ont livré leur verdict, loin de faire l’unanimité chez les festivaliers, sur une séléction un peu décriée. Voici les récompenses:

Palme d’or : «Amour» de l’Autrichien Michael Haneke

Haneke a déjà remporté le Grand Prix du jury en 2001 pour « La Pianiste », un Prix de la mise en scène en 2005 pour « Caché » et déjà une Palme d’Or en 2009 pour « le Ruban Blanc ».

Grand prix : «Reality» de l’Italien Matteo Garrone

Garrone avait déjà remporté ce prix pour le film « Gomorra » en 2008!

Prix d’interprétation féminine (ex-aequo): les Roumaines Cosmina Stratan et Cristina Flutur pour «Au-delà des collines» de Cristian Mungiu. Le réalisateur roumain avait décroché la Palme d’Or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours »!

Prix d’interprétation masculine : le Danois Mads Mikkelsen pour «La Chasse» de Thomas Vinterberg. On a déjà vu ce comédien chez Winding Refn dont il est le comédien fétiche et en méchant dans « Casino Royale »!

Prix de la mise de scène : le Mexicain Carlos Reygadas pour «Post tenebras lux»

Le Mexicain avait déjà remporté le prix du jury en 2007 pour « Lumière silencieuse ».

Prix du scénario : le Roumain Cristian Mungiu pour «Au-delà des collines»

Prix du Jury : «La part des anges» du Britannique Ken Loach

Déjà gagnant de la Palme d’Or en 2006 pour « le Jour se lève », c’est son troisième prix du jury après « Secret défense » en 1990 et « Raining Stones » en 1993!

Caméra d’or : «Les Bêtes du Sud sauvage» de l’Américain Benh Zeitlin. C’est le film coup de coeur de nombreux festivaliers dans la section « Un Certain Regard »!

Palme d’or du court métrage : «Silence» du Turc Rezan Yesilbas.

On notera donc l’absence de films tels que « De Rouille et d’Os » ou « Moonrise Kingdom » ou encore de « Holy Motors » de Leos Carax.

 

CRITIQUE: HABEMUS PAPAM

Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…

De la part de Nanni Moretti, ouvertement athée, on s’attendait à une charge sévèrement anticléricale. Loin de là, le film serait d’ailleurs plutôt critique envers la psychanalyse. Moretti donne d’ailleurs un visage humain au Pape et à ces cardinaux, dont aucun ne souhaite être élu, par peur des responsabilités. Ils sont tous habités par le doute et terriblement soulagés quand Melville est élu Pape. La venue d’un psychiatre, interprété par Moretti lui-même, est souhaitée pour débarasser le nouveau Pape de ses blocages psychologiques et c’est lui, pétri de certitudes, que Moretti moque. Après la  fuite du Pape, Moretti nous montre l’attente des cardinaux, croyant le Pape en pleine réflexion dans sa chambre, et les décrit comme de grands enfants, jouant aux cartes ou participant au tournoi de volley organisé par le psychiatre, nous réservant quelques scènes bourrées d’humour!

Moretti signe donc une comédie très légère et souvent hilarante avec un Piccoli des grands soirs!