Critique: les Huit Salopards

255916

Titre original The Hateful Eight
Réalisation Quentin Tarantino
Scénario Quentin Tarantino
Acteurs principaux
Sociétés de production The Weinstein Company
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Western
Durée 167 minutes ( 2h47)

187 minutes (3h07) ( version longue

Sortie 6 janvier 2016

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

Huitième film de Quentin Tarantino (Kill Bill vol.1 et vol.2 sont considérés comme un seul et même film), ces « Huit Salopards » ont failli ne jamais voir le jour! Peu de temps avant le tournage, le scénario s’était retrouvé sur Internet, à la grande fureur de QT qui faillit renoncer. Le projet mis en branle, rien ne pouvait l’arrêter, QT réussissant même l’exploit de convaincre Ennio Morricone, avec qui les relations étaient plus que tendues depuis Django, d’en signer la bande originale. Ce nouveau western vient donc de débarquer sur nos écrans et divise la critique. Tourné en 70mm, « the hateful eight » est en très grande partie un huis-clos réunissant, dans une auberge cernée par la tempête de neige, et durant près de trois heures, huit personnes dont un bourreau, un chasseur de primes, une criminelle et un shérif. Si l’on est habitué à des flambées de violence ponctuant de longues tirades, QT surprend son monde avec plus d’1h45 sans la moindre action mais pourtant point d’ennui. QT se contente de placer patiemment les pièces de son puzzle et faire monter la tension, tout doucement, donnant à son film de faux airs de cluedo, comme dans « Reservoir dogs ». Si l’on cherchait qui avait pu parler aux flics dans son premier long, on se demande ici qui est, parmi les pensionnaires de l’auberge, complice de la criminelle Daisy Domergue. La dernière heure verra les masques tomber et la violence éclater, façon film d’horreur claustro, nous faisant penser à « The Thing » ou même « Evil Dead ». Mais au-delà du simple plaisir cinéphilique que QT sait susciter, son dernier film porte en lui un portrait du monde d’aujourd’hui, d’un cynisme rare, où la haine, le racisme et la violence ne sauraient être guéris par la politique et ses illusions (symbolisée par une lettre de Lincoln qui fascine tous les personnages). Brillamment écrit, le film est également un régal de jeu d’acteur (mention spéciale à la fabuleuse Jennifer Jason Leigh), une merveille de mise en scène et la photo somptueuse ainsi que la superbe musique de Morricone finissent d’en faire l’un des films de l’année! Peut-être pas son meilleur film mais un grand film assurément!

4.5

 

 

Critique Bluray: Grace de Monaco

grace_de_monaco_blu-ray

 

  • Date de sortie :
    14 mai 2014
  • Réalisé par :
    Olivier Dahan
  • Avec :
    Nicole KidmanTim RothFrank Langella
  • Durée :
    1h43min
  • Pays de production :
    France
  • Année de production :  2013
  • Titre original : Grace of Monaco
  • Distributeur :
    Gaumont

LE FILM:

2

Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c’est aussi le moment ou la France menace d’annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco.

Si l’on peut louer la volonté d’Olivier Dahan d’éviter le simple biopic en se concentrant sur une année, celle durant laquelle Grace dut choisir entre son destin de Princesse et sa carrière d’actrice et si l’on peut trouver sévère le lynchage dont a bénéficié le film lors de sa présentation à Cannes, Grace est tout de même loin d’être une réussite. Avec sa mise en scène très (trop?) léchée, Grace souffre tout de même d’un manque cruel d’émotion, peinant à susciter l’intérêt, et Nicole Kidman, malgré tous ses efforts n’arrive jamais à incarner son héroïne. Quant aux intrigues politiques, elles ne sont guère passionnantes et frôlent même parfois le ridicule. Mais bon y a pire…

TECHNIQUE

4

Malgré un léger grain sans doute volontaire, la définition, les contrastes et les couleurs sont splendides! Le son 5.1 est au niveau!

BONUS:

4.5

On trouve ici un making of d’une vingtaine de minutes et un documentaire d’une heure sur Grace, alternant images d’archives et interviews de ses amis.

VERDICT:

2

Un biopic peu emballant…

Disponible en DVD (19.99 euros) et bluray (19.99 euros) chez TF1 Vidéo