CRITIQUE DVD: JIMMY RIVIERE

LE FILM:

Jimmy Rivière est un jeune Gitan, solaire, nerveux, parfois trop. Sous la pression de sa communauté, il se convertit au pentecôtisme et renonce à ses deux passions : la boxe thaï et Sonia. Mais comment refuser le nouveau combat que lui propose son entraîneur ? Et comment résister au désir si puissant qui le colle à Sonia ?

Premier long-métrage de Teddy Lussi-Modeste, « Jimmy Rivière » nous propose une immersion au coeur d’une communauté pentecôtiste et le parcours d’un de ses jeunes membres tiraillé entre la foi et ses passions. Après une scène d’ouverture assez surprenante, on reste accroché à ce premier film par l’originalité de son thème et surtout par la force de l’interprétation du Jeune Guillaume Gouix qu’on avait déjà aperçu dans « Poupoupidou » et qui pourrait bien recevoir un Cesar à la fin du mois. A ses côtés, Beatrice Dalle excellente dans un contre-emploi d’entraîneuse de boxe et la belle Hafsia Herzi, boule d’énergie dans le rôle de Sonia la gadji. C’est donc un premier long prometteur que le petit éditeur BQHL nous permet de découvrir dans un DVD techniquement irréprochable!

LES BONUS:

Outre les bandes annonces d’usage, on trouve une section d’entretiens avec le réalisateur et les comédiens, quelques passages commentés par le réalisateur et le compositeur de la bande originale, et une analyse critique de Pierre Murat, critique à Télérama. Du très bon travail!

VERDICT:

Un premier film prometteur dans un DVD très réussi!

Disponible en DVD (19,99 euros) chez BQHL.
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CRITIQUE: SALO OU LES 120 JOURS DE SODOME (1975)

 

 

Connaissant très peu l’oeuvre de Pier Paolo Pasolini, je profite de la sortie en blu-ray de « Salo ou les 120 jours de Sodome » pour me mettre à jour. Et bien moi qui me croyait blindé et qui pensait avoir tout vu au cinéma! J’ai vu avec « Salo » le film le plus choquant parmi tous ceux que j’ai pu voir. Alors qu’un film comme « irréversible » de Gaspard Noë délivre un message qui peut justifier le déluge de violence. Ici, j’essaie toujours de comprendre l’utilité de montrer autant d’atrocités.

 

L’action commence par la réunion de quatre notables riches et d’âge mûr qui décident de leur projet macabre. Elle se poursuit par la capture de 9 jeunes garçons et 9 jeunes filles dans la campagne et quelques villages alentours.

 

Les quatre notables, le Duc, l’Évêque, le Président et le Juge entourés de divers servants armés et de quatre prostituées, ainsi que de leurs femmes respectives, s’isolent dans un palais des environs de Marzabotto, dans la « République de Salò » (ou République sociale italienne). Le séjour débute par le mariage de certains notables avec les filles des autres.

 

Le film se divise en quatre tableaux ou cercles, allusion à l’Enfer de la Divine Comédie de Dante :

 

  • le premier tableau est intitulé Antiferno (« le vestibule de l’enfer »), dans lequel le réalisateur plante le décor ;
  • le deuxième se nomme Girone delle manie (« cercle des passions »). Il est l’occasion de diverses scènes de viol sur les adolescents ;
  • le troisième est celui du Girone della merda (« cercle de la merde »), où les victimes doivent notamment se baigner dans des excréments ou manger les fèces du Duc ;
  • le dernier jour est celui du Girone del sangue (« cercle du sang »), et l’occasion de diverses tortures et mutilations (langue coupées, yeux énucléés, scalpations, marquages au fer…), et finalement meurtres des adolescents.

 

Le tout crûment montré dans un scénario proche de la réalité (vision au travers de jumelles).

 

Même si les admirateurs de Pasolini me diront que c’est une charge virulente contre le fascisme et la barbarie, je ne peux m’empêcher de me demander à quoi il sert d’infliger au spectateur deux heures d’horreur. Pourquoi montrer par exemple une bouche pleine de « merde » en gros plan alors qu’il aurait été aussi dégoûtant de le suggérer!

 

Ce qui est sûr en tout cas, c’est que c’est un film qui ne s’oublie pas alors qu’il est à oublier!