CRITIQUE: LES GARCONS ET GUILLAUME A TABLE

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Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : « Je t’embrasse ma chérie » ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.

Quand la majorité des comédies françaises semble être conçue sur le même modèle, on ne peut que se réjouir d’une comédie surprenante et c’est le cas ici. Guillaume Gallienne part ici de son spectacle du même nom, l’action se déroulant d’ailleurs sur scène et par le biais de flash-backs illustrant son histoire. Interprétant son propre rôle ainsi que celui de sa mère, Gallienne se raconte de la manière la plus intime: sa relation avec sa mère, son père, ses frères, ses séjours en pension, etc…

Bien que souvent très drôle, le fond reste tout de même assez dramatique et ne manque pas de susciter la réflexion en posant de vraies questions notamment sur l’influence des parents sur le développement de l’enfant ou la part d’inné et d’acquis, la place que la société accorde à l’individu et les possibilités offertes à celui-ci d’y évoluer,…

Une comédie d’une rare intelligence donc, portée par un comédien absolument magnifique!

NOTE: 9/10

CRITIQUE BLU-RAY:ELENA

LE FILM: 8/10

Elena et Vladimir forment un couple d’un certain âge et issus de milieux sociaux très différents. Elle est une femme simple et soumise qui, même s’ils ne font plus lit commun, continue à servir son mari. Lui est riche et froid comme la pierre et n’accorde pas beaucoup d’attention à sa femme. Elena et Vladimir ont chacun un enfant d’une précédente union. Le fils d’Elena, au chômage, a du mal à entretenir sa famille et compte sur l’aide de sa mère. La situation se complique quand Elena demande l’aide de son mari, ce dernier refusant, arguant que son beau-fils doit se débrouiller tout seul…

Troisième long métrage du Russe Andrey Zviaguintsev après « le Retour » et « le Bannissement », « Elena » est la chronique glaciale d’un fait divers aux accents chabroliens. Rempli de longs plans séquences destinés à nous montrer le quotidien triste et répétitif d’Elena et ponctué de temps à autre par la musique angoissante de Philip Glass, le film de Zviaguintsev est terrifiant tant il est réaliste et porteur de questions universelles. La principale: jusqu’où peut-on aller pour secourir ses enfants ? Loin semble-t-il pour Elena, aussi loin que le film est marquant! Une vraie réussite!

La copie HD est parfaite et rend justice à la photo volontairement froide.

LES BONUS: 9/10

Outre les bandes-annonces du film et du « Bannissement », on trouve une interview du réalisateur (30 mins) très intéressante ainsi qu’un making of nous détaillant le tournage de quelques scènes clé.

VERDICT: 8/10

Une des bonnes surprises de 2012!

Disponible en DVD (19,99 euros) et blu-ray (24,99 euros) chez Pyramide Video dès le 2 octobre.