CRITIQUE BLU-RAY: HUGO CABRET

LE FILM:

Quand Papy Martin nous prend sur ses genoux pour nous raconter un bien joli conte! Et oui, c’est bien par le biais d’un conte de Noël que Scorsese décide de rendre hommage au premier génie du 7ème Art, Méliès. Et qui, mieux que ce metteur en scène, véritable encyclopédie vivante pouvait relever le défi!

Adapté d’un livre de Brian Selznick, “Hugo Cabret” a été conçu par Scorsese pour la 3D et non tout simplement converti au dernier moment comme de nombreux films. Vous vous en serez peut-être rendu compte mais je ne suis pas partisan du système que je considère en général comme un gadget inutile sauf pour les exploitants qui se gavent sur notre dos! Avec “Hugo Cabret”, on ne peut que s’incliner!

Après une scène inaugurale en forme de long travelling aérien sur les toits de Paris jusque sur les quais de la gare Montparnasse puis dans les mécanismes des horloges de celle-ci, on comprend vite que dans les mains d’un vrai cinéaste, le gadget peut devenir magique! Toutes les vues extérieures, sous la neige, les balades dans les mécanismes sont d’une beauté à couper le souffle!

Le jeune Hugo Cabret, 12 ans, vit avec son oncle alcoolique depuis la mort de son horloger de père qui lui a transmis le goût des mécanismes. Son Oncle, chargé de remonter toutes les pendules de la gare, disparaît du jour au lendemain, laissant à Hugo la tache de veiller à l’heure de Montparnasse. Dans la gare existe une boutique de jouets tenue par un vieux monsieur acariatre, “Papa Georges”. En rencontrant la fille de celui-ci, Hugo va découvrir petit à petit sa véritable identité, Georges Méliès…

Après “The Artist”, “Hugo Cabret” est un nouvel hommage aux origines du Cinéma rendu par un de ses plus farouches défenseurs. Scorsese réalise à 70 ans son premier film accessible aux enfants mais sans les prendre pour des abrutis et en leur ouvrant une porte merveilleuse sur l’Histoire du 7ème Art. Visuellement incroyable, le film raconte, sans se presser, une très jolie histoire à travers les yeux d’un enfant passionné de mécanismes et de Cinéma. Cet enfant, ce pourrtait très bien être Scorsese tellement on le sent investi par son sujet. Il n’aime rien tant que réparer tout ce qui est cassé et sa plus belle réussite sera de reconstruire un homme, Méliès, tombé dans l’oubli de sa boutique.

Il est dommage que le public soit un peu passé à côté de cette petite merveille car c’est vraiment une très belle fable que Scorsese nous raconte là. Il est grand temps de rattraper cette lacune, même en 2D avec ce blu-ray car il entre au panthéon des meilleurs Blu-ray que ce soit au niveau de l’image ou du son! Un must!

LES BONUS:

Outre les bandes annonces habituelles, on trouve

– un making-of (20 mins) intéressant mais qu’on aurait aimé un peu moins promo!

– un module passionnant sur les automates (15 mins)

– 2 modules sur les effets spéciaux (principalement la scène du train) et sur Sacha Baron Cohen (en plein délire!)

– Un petit doc sur Méliès très bien fait !

VERDICT:

Un Blu-ray de très haut niveau (comme souvent chez Metropolitan!) pour l’un des plus beaux films de 2011!

Disponible en DVD (19,99 euros), combo Blu-ray+DVD (24,99 euros) et combo Blu-ray 3D+Blu-ray+DVD (29,99 euros) chez Metropolitan Films dès le 14 avril.

 



CRITIQUE: SHUTTER ISLAND (2010)

Paramount Pictures France

En 1954, le Marshall Teddy Daniels et son équipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l’île de Shutter Island qui abrite un asile psychiatrique peuplé des criminels les plus dangereux. Une des patientes, Rachel Solando a disparu mystérieusement de sa chambre pourtant fermée de l’extérieur…

Après Gangs of New-York, Aviator et les Infiltrés, Scorsese fait à nouveau appel à Leonardo DiCaprio pour incarner son personnage principal, un marshall traumatisé par ce qu’il a vu lors de la libération du camp de Dachau. Le choix paraît évident tant l’interprétation du célèbre Leo est saisissante. De film en film DiCaprio prend une envergure incroyable et prouve définitivement qu’il n’est pas seulement une « belle gueule » et qu’il fait en plus des choix de carrière qui frisent le sans-faute. Pour l’accompagner, Scorsese fait appel à l’excellent Mark Ruffalo et les monuments Ben Kingsley et Max Von Sydow en psychiatres inquiétants.

Avec ce vrai film de genre, Scorsese rend brillamment hommage à Hitchcock, Kubrick ou au film Shock Corridor de Samuel Fuller tout en traitant de ses thèmes de prédilection: la violence, la rédemption et bien sûr le Christ qu’on croise au détour du tatouage d’un patient. Le scénario adapté d’un Roman de Dennis Lehane ( Mystic River, Gone Baby Gone) est un bijou de précision qui offre plusieurs niveaux de lecture et évite le côté grand-guignolesque de la plupart des productions de ce genre. Scorsese nous offre des scènes d’une beauté formelle à couper le souffle, comme cette scène entre Teddy Daniels et sa femme sous une pluie de cendres.

Un très grand film de Scorsese , et Dieu sait que l’attente était forte de ma part! A peine sorti de la salle que j’avais déjà envie de le revoir!!!

Un conseil: regardez le film une seconde fois! Quand on connaît l’histoire, on s’aperçoit que de A à Z, le film peut-être vu différemment et on se rend compte que le scénario est vraiment brillant!