CRITIQUE: STOKER

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Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…

Pour son neuvième long métrage, le réalisateur coréen Park Chan-Wook s’exile aux Etats-Unis, ce qui n’est jamais très rassurant quand on voit les films américains de cinéastes asiatiques: d’illustres cinéastes se sont cassé les dents en arrivant à Hollywood (on pense notamment à John Woo, Tsui Hark ou Kim Jee-Woon). En acceptant de mettre en scène ce scénario de Wentworth Miller (l’acteur de Prison Break!) figurant parmi les scénarios les plus prisés du moment, Park Chan-Wook prenait donc un gros risque même s’il s’en sort finalement pas trop mal.

Bizarrement l’élément qui empêche Stoker d’être un grand film est justement son scénario dont l’originalité est cruellement absente et qui pêche un peu niveau suspense. La réussite du film tient en son climat étrange distillé tout au long du film et à l’ambiguité dégagée par les personnages dont on ne sait jamais vraiment quelles sont les motivations. Le film est clairement un hommage au cinéma d’Htichcock, en particulier au film préféré du grand Alfred, « l’Ombre d’un Doute« , reprenant son personnage principal, le mystérieux Oncle Charlie.

Quoi qu’il en soit, le film impressionne par la mise en scène de Park Chan-Wook, d’une maîtrise à couper le souffle! La photographie de l’inséparable Chung Chung-Hoon est également une merveille. Le cinéaste parvient à injecter un peu de sa perversité habituelle à travers quelques scènes assez violentes mais il semble malgré tout un peu sur la retenue par rapport à ses films domestiques.

Un résultat plus impressionnant que totalement convaincant!

NOTE: 7.5/10

 

CRITIQUE: PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE

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Mark Rutland sait qu’à chaque nouvel emploi Marnie Edgar déleste ses employeurs. Intrigué par son comportement et attiré par sa fascinante beauté, il l’engage tout de même comme secrétaire-comptable dans sa maison d’édition. Un jour, la jeune femme s’enfuit avec la caisse. Mark s’aperçoit du vol et donne le choix à Marnie entre le mariage ou la dénonciation à la police.

Réalisé juste après les Oiseaux, Pas de Printemps pour Marnie fait partie des films considérés comme mineurs du Maître Alfred Hitchcock. Pourtant c’est loin d’être vrai même si l’accueil critique et public fut des plus tièdes.

Souhaitant à l’origine Grace Kelly pour interpréter sa Marnie, Hitch dut malheureusement changer ses projets, la toute nouvelle princesse de Monaco souhaitant se consacrer à son rôle en Principauté. Etant en tournage des Oiseaux avec Tipi Hedren, le cinéaste eut alors l’idée géniale de lui proposer le rôle dans lequel elle sera absolument splendide. Pour l’épauler, il choisit Sean Connery, connu alors pour son interprétation de 007 et ce choix s’avère des plus payants. Quoi de mieux que la force brute et virile de l’Ecossais pour affronter la mysandrie de Marnie!

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Mais ce qui déstabilisa le public et la critique à l’époque tient au sujet du film qui nous plonge dans la psyché de Marnie, femme frigide et perturbée par des traumatismes liés à son enfance. Sur un scénario extrêmement malin qui n’est pas sans rappeler Sueurs Froides, Hitchcock montre une fois de plus tout son génie de la mise en scène et ce, à de multiples reprises. D’autre part, il termine son film sur une scène assez choquante pour l’époque mais qui reste l’une des plus marquantes de sa filmographie.

Autre réussite du film, sa bande originale qui marque la dernière collaboration d’Hitchcock et Bernard Hermann avant leur brouille est tout simplement magnifique!

Pas de Printemps pour Marnie est incontestablement le dernier grand film d’Hitchcock!

 

NOTE: 9/10