Après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Du jour au lendemain, le couple n’est plus en mesure de rembourser le prêt de son appartement new yorkais. Contraints de vendre et déménager, ils vont devoir compter sur l’aide de leur famille et de leurs amis. Une nouvelle vie les éloignant l’un de l’autre, s’impose alors dans leur quotidien.
Un an après son ouverture avec la Vie d’Adèle, le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux ouvrira sa nouvelle édition demain soir avec un film au sujet assez proche (l’amour entre deux personnes du même sexe), manière de toujours coller à l’actualité alors que la « Manif pour tous » bat son plein!
Le sujet et l’interdiction du film aux moins de 17 ans aux Etats-Unis pouvaient laisser craindre un film peu provoc, jouant la carte du militantisme à tous crins. Loin de là, le réalisateur Ira Sachs nous offre un film dénué de toute agressivité, empreint de poésie et de douceur et surtout évitant tout pathos par de savantes ellipses. Cette interdiction américaine n’en est que plus incompréhensible; aucune scène de sexe, ni de nudité ou de dialogues explicites ne peuvent la justifier. Quant aux comédiens, John Lithgow et Alfred Molina forment un couple plus vrai que nature, sans aucun cliché et Marisa Tomei est comme toujours excellente.
Certes, l’amour est étrange mais il est surtout tellement apaisant quand il est décrit de cette bien jolie manière, sur un air de Chopin…
Seul homme à la maison, Pete est marié depuis des années à Debbie avec qui il a eu deux filles, Charlotte et Sadie, âgées de 8 et 13 ans. Pete aura bientôt 40 ans et le bilan est rude : Unfiltered Records, la maison de disques indépendante qu’il a créée, bat de l’aile, son père Larry, qui a récemment, et artificiellement, engendré des triplés, compte éhontément sur son soutien financier pour nourrir cette nouvelle famille, et à la maison, la vie n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Le quotidien avec Debbie et les filles est une série de conflits et de complications sans fin. Quant à Debbie, elle a ses propres difficultés professionnelles et filiales. Elle essaie opiniâtrement d’être une épouse et une mère parfaite, mais elle a un mal fou à négocier le virage de la quarantaine. Et pour couronner le tout, leur aînée est en pleine crise de puberté. Pete et Debbie ont atteint l’âge où le pardon, à eux et aux autres, et le lâcher-prise sont des conditions sine qua non pour parvenir à profiter du reste de leur vie… en évitant d’en passer par le meurtre.
Connu autant pour ses réalisations (40 ans toujours puceau, En cloque mode d’emploi…) que pour ses productions (Supergrave, Mes Meilleures amies…), Judd Apatow passe ici derrière la caméra pour la quatrième fois. Réunissant un casting de comédiens fidèles (Paul Rudd, Leslie Mann, Jason Segel…), il choisit d’approfondir ici les personnages de Pete et Debbie déjà présents dans En Cloque Mode D’emploi et se pencher sur la crise de la quarantaine.
Ce nouvel opus contient tous les ingrédients habituels des comédies d’Apatow et de ses disciples: beaucoup de gags un peu scato, un fond assez riche et universel et une durée inhabituellement longue pour une comédie (2h20). Elle devrait donc combler les admirateurs du trublion et horripiler ses détracteurs qui lui reprocheront visites chez le gynéco, histoires d’hémorroïdes et autres séances aux toilettes!
Je me rangerais dans une catégorie intermédiaire: même si je conçois aisément que ce type d’humour un peu douteux déplaise à certains, il faut reconnaître à Apatow l’audace de montrer le quotidien d’un couple dans ce qu’il a de plus cru et inavouable et par là-même de rendre attachants et pleins d’humanité ses personnages. Il dépeint avec une certaine acuité la crise de la quarantaine et toutes les questions qui surgissent à cette période: suis-je avec la bonne personne ? Ai-je éduqué correctement mes enfants? Suis-je vraiment sur la bonne voie professionnelle,… Il sait également brosser le portrait de toute une galerie de seconds rôles de manière assez aiguisée; on a plaisir à retrouver les excellents John Lithgow ou James L. Brooks.
40 Ans mode d’emploi comporte tout de même un défaut que l’on retrouve dans toutes les réalisations et productions du bonhomme: celui-ci rechigne à se rendre en salle de montage! Même si la durée de 2 h20 lui permet d’approfondir ses personnages, elle semble tout de même un peu excessive et rend inévitable quelques longueurs…
Il en reste tout de même que le dernier Apatow est une comédie tout à fait plaisante et qui a le mérite de poser des questions!
TECHNIQUE: 9/10
Comme souvent avec Universal, une copie irréprochable!
BONUS: 10/10
Niveau bonus, c’est Byzance! Outre le commentaire audio de Judd Apatow, on trouve un making of de près d’une heure très complet, des scènes coupées à foison ainsi que des scènes rallongées, 20 minutes de live de Graham Parker, des montages de dialogues choc, deux bêtisiers! Le top!
VERDICT: 7.5/10
Un blu-ray exemplaire qui ravira les fans d’Apatow!
Disponible en DVD (14,99 euros) et Blu-ray (19,99 euros) chez Universal Pictures dès le 30 juillet.