CRITIQUE: LE CONGRES

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Robin Wright (que joue Robin Wright), se voit proposer par la Miramount d’être scannée. Son alias pourra ainsi être librement exploité dans tous les films que la major compagnie hollywoodienne décidera de tourner, même les plus commerciaux, ceux qu’elle avait jusque-là refusés. Pendant 20 ans, elle doit disparaître et reviendra comme invitée d’honneur du Congrès Miramount-Nagasaki dans un monde transformé et aux apparences fantastiques…

Cinq ans après le formidable « Valse avec Bachir« , Ari Folman revient avec un projet aussi ambitieux que surprenant. Mêlant prises de vues réelles et animation (dans des parties biens distinctes, non à la manière de Roger Rabbit!), il nous offre une fable d’une grande richesse sur le métier d’acteur, le jeunisme qui touche nos sociétés et en particulier le star system mais aussi sur les dérives technologiques qui guettent le cinéma avec la 3D ou la motion capture. Robin Wright interprète son propre rôle, celui d’une actrice ayant connu la gloire et enchaînant depuis les mauvais choix qui a l’occasion, contre un gros chèque, de voir sa carrière relancée par son avatar. Si sa trajectoire est un peu similaire, elle est en train, heureusement, de prendre une nouvelle pente ascendante avec la série House of Cards, Perfect Mothers et bien sûr ce film. A ses côtés, on retrouve également Harvey Keitel et Paul Giamatti. Si les scènes live sont très réussies, les séquences animées offrent un univers hybride époustouflant, entre le cartoon et le manga, regorgeant de personnages célèbres de Mohamed Ali à Picasso!

Au-delà de toutes ces thématiques, le Congrès est avant tout la quête d’une mère à la recherche de son fils et c’est poignant! Assurément un grand film!

NOTE: 9/10

CRITIQUE BLU-RAY: LA LECON DE PIANO

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LE FILM: 9.5/10

Ada, une jeune femme muette, a deux passions : sa fillette et son piano. Elle s’apprête à partager la vie d’un inconnu. À son arrivée, son mari refuse son bien le plus précieux, un piano, qui échoue chez un voisin. Ne pouvant se résigner à cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier : regagner le piano, touche par touche, en se soumettant à ses désirs…

Récit romanesque par excellence, la Leçon de Piano, troisième film de Jane Campion sorti en 1993, est comme souvent chez la réalisatrice néo-zélandaise un portrait de femme. Elle choisit ici pour héroïne une femme muette pour qui le seul moyen d’expression demeure son piano qui devient même un organe vital. Pour le récupérer des mains d’un indigène, elle sera capable de tout afin de le regagner touche par touche. Ce piano deviendra entre les deux personnages un objet de partage, prémisse à l’éveil de la sexualité. Mis en scène tout en délicatesse et habité par des personnages inoubliables, le film de Jane Campion emporte les spectateurs dans un souffle de romantisme rarement atteint au cinéma.  Les interprètes tous brillants (Holly Hunter, Sam Neill, Harvey Keitel et la jeune Anna Paquin) et l’une des plus belles bandes originales de Michael Nyman participent à faire de ce film un véritable chef d’œuvre qui marque à vie, sans compter que le film compte l’une des scènes les plus cruelles vues sur grand écran! Une Palme d’Or ô combien méritée…

TECHNIQUE: 8.5/10

Le léger grain que supporte l’image sur cette copie, loin d’être un défaut renforce l’effet produit en salles et ne nuit en rien à la splendide photo du film! Une réussite!

BONUS: 8/10

En SD, les bonus comprennent un court making-of et surtout un entretien d’1h20 avec la réalisatrice et sa productrice, passionnant!

VERDICT: 9.5/10

L’un des incontournables de toute videothèque!

Disponible en Blu-ray (19,99 euros) chez TF1 Video