Critique: Le Règne Animal

Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

Deuxième film de Thomas Cailley après « les Combattants », « le Règne Animal » s’inscrit dans la mouvance d’un nouveau cinéma de genre français représenté par Julia Ducourneau (« Grave ») ou les frères Boukherma (« Teddy »). Thomas Cailley affiche la couleur dès la première scène du film où l’on découvre François et son fils Emile, en voiture dans un bouchon qui assiste à l’évasion depuis une ambulance d’un homme avec des ailes d’oiseau! On comprend très vite que certaines personnes sont en proie à un phénomène de mutation dont la maman d’Emile et que ces « bestioles » sont enfermées dans des centres. Après un accident de voiture d’un convoi, le père et le fils vont partir en quête de la mère, perdue dans la nature… Cette étonnante histoire de filiation étonne par son ambition et par cette volonté de ne reculer devant rien en montrant sans complexe cet incroyable bestiaire. Le duo Romain Duris/Paul Kircher fonctionne merveilleusement bien, le souffle de la mise en scène impressionne et les effets spéciaux sont absolument remarquables. L’un des grands films français de 2023!

Critique Bluray: Nos Batailles

71Sj0YPhpAL._SL1500_.jpg

Réalisation Guillaume Senez
Scénario Guillaume Senez et Raphaëlle Valbrune-Desplechin
Acteurs principaux
Sociétés de production Iota Production
Les Films Pelléas
Pays d’origine Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 98 minutes
Sortie 3 octobre 2018

Le Film:

4.5

Olivier se démène au sein de son entreprise pour combattre les injustices. Mais du jour au lendemain quand Laura, sa femme, quitte le domicile, il lui faut concilier éducation des enfants, vie de famille et activité professionnelle. Face à ses nouvelles responsabilités, il bataille pour trouver un nouvel équilibre, car Laura ne revient pas.

Trois ans après l’excellent « Keeper » qui montrait comment un jeune garçon allait gérer une paternité prématurée, le cinéaste  Guillaume Senez brosse un nouveau portait d’homme. Olivier, marié et père de deux enfants, est également très investi dans son entreprise, notamment au niveau syndical. Tellement investi que, même s’il est fou d’amour pour sa femme, il ne voit pas les tourments que celle-ci traverse. Un soir, elle est partie, sans rien dire, sans laisser de mot, sans dire où ni pour combien de temps. La charge mentale dont on parle tant chez les femmes qui doivent tout assumer, vie familiale comme vie professionnelle, va donc être d’un coup transférer sur les épaules d’Olivier, partagé entre incompréhension et colère. Les femmes qui l’entourent, sa mère et sa soeur, vont l’aider à assumer ce nouveau rôle mais aussi à comprendre ce qui se passe. Avec une grande finesse et délicatesse, Senez démontre comment la violence sociale, celle du monde du travail, insidieusement, impacte la vie privée. Il offre également une belle réflexion sur le couple et la paternité. Romain Duris est époustouflant ainsi que les seconds rôles tous parfaits, notamment Laure Calamy qui semble faire une carrière sans faute de goût et Laetitia Dosch encore une fois magnifique. Un bijou!

TECHNIQUE:

4.5

Aucun souci!

BONUS:

3.5

On trouve ici une interview du réalisateur à Cannes, quelques scènes du film commentées par le réalisateur, quelques scènes coupées commentées également et enfin « UHT », un court métrage de Guillaume Senez.

VERDICT:

4.5

L’un des très beaux films de 2018!

Disponible en DVD et bluray (19.99 euros) chez BLAQ OUT dès le 18 février