CRITIQUE BLU-RAY: AU NOM DU PERE

81MN+MeuqLL__AA1500_LE FILM: 8.5/10

En 1975, Gerry Conlon, jeune délinquant originaire de Belfast, est arrêté par la police londonienne qui l’accuse d’être l’instigateur des attentats terroristes à Guildford pour le compte de l’IRA. Sous la pression des policiers, Gerry signe des aveux fabriqués de toutes pièces qui non seulement le mettent en cause mais également Pau Hill son ami d’enfance, un couple d’amis hippies, ainsi que plusieurs membres de sa famille dont son propre père.

Bien avant le risible Dream House, le réalisateur irlandais Jim Sheridan eut à son actif une poignée de film très réussis comme My Left Foot, Au nom du Père, The Boxer, In America ou encore Brothers. Au Nom du Père, son troisième film sorti il y a près de 20 ans était l’occasion de retrouver le comédien de son premier film Daniel Day Lewis pour raconter une page d’histoire de son pays. Le film retrace en effet l’histoire révoltante du jeune Gerry Conlon et de ses amis emprisonnés à tort pour un attentat qu’ils n’avaient pas commis et dont les preuves de leur innocence étaient soigneusement cachées.

Construit comme un long flashback dans lequel Conlon raconte tout à son avocate, Au Nom du Père se classe dans cette catégorie de grands films humanistes qui vous scotchent à votre fauteuil en éveillant en vous une âme de révolutionnaire, sentiment qu’on ressent devant des films comme la Liste de Schindler, La Dernière Marche,…

Si le film prend aux tripes à ce point, c’est évidemment lié à la qualité de son casting avec un Daniel Day Lewis comme toujours habité par son rôle, le regretté Pete Postlethwaite émouvant dans le rôle du père martyr de Conlon et Emma Thompson dans le rôle de l’avocate.

Un grand film qu’on a plaisir à retrouver en HD!

TECHNIQUE: 8/10

Une copie HD convaincante sans défaut véritable même si l’apport HD n’est pas flagrant.

BONUS: 0/10

Rien, pas même une bande annonce!

VERDICT: 8/10

Un grand film indispensable!

Disponible en blu-ray (14,99 euros) chez Universal Pictures dès le 23 mai

 

CRITIQUE: LINCOLN

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Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

Roi de l’Entertainment, inventeur du blockbuster, Spielberg a trusté les premières places tout au long de sa carrière avec des divertissements grand public comme les Indiana Jones, E.T., ou encore Jurassic Park. Son oeuvre comporte toutefois une facette qu’on pourrait qualifier d’humaniste avec des films comme La Couleur Pourpre, Empire du Soleil, La Liste De Schindler, Amistad ou encore Munich. Cette nouvelle réalisation de Steven Spielberg s’inscrit bien sûr dans cette catégorie, dans laquelle le cinéaste se positionne en défenseur des opprimés et pourfendeur de l’injustice que ce soit en nous parlant d’Holocauste, de l’absurdité de la guerre tout simplement ou encore d’esclavagisme.

C’est de ce dernier sujet qu’il traîte à nouveau en s’intéressant au combat du Président Lincoln pour l’abolition de l’esclavage. Plutôt que de nous servir un énième biopic scolaire et empesé, il préfère se concentrer uniquement sur son sujet et les quelques mois précédant l’assassinat du Président. Après une première heure qu’on pourrait taxer de didactique même si cela s’avère indispensable à la compréhension du plus grand nombre, en particulier pour nous, Européens (oui, les adeptes de l’esclavagisme sont bien les Démocrates!!!), la deuxième partie du film bascule dans le film de prêtoire et ce, de façon magistrale. D’autre part, il a une résonnance toute particulière par rapport à notre actualité.

Magnifiquement écrit, Lincoln, est un vrai régal au niveau des dialogues qui rendent les affrontements Démocrates/Républicains passionnants. Pour mettre en image ce très beau script, Spielberg réalise un film d’une sobriété bien venue ne recourant jamais au spectaculaire et évitant tout recours à la guimauve, pêché mignon du cinéaste. Quand de surcroît, son acolyte Janusz Kaminski nous offre une photo de toute beauté et que Spielberg s’entoure d’un tel casting avec un époustouflant Daniel Day Lewis à l’Oscar ô combien mérité et une pleïade de seconds rôles au top dont un Tommy Lee Jones parfait, ça nous donne le film peut-être le moins grand public mais le plus abouti de Spielberg. Fabuleux!

NOTE: 9/10