CRITIQUE: L’ULTIMATUM DES TROIS MERCENAIRES

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Le dimanche 16 novembre 1981 s’annonce comme une journée tranquille pour David Stevens. Le président des États-Unis ignore qu’au même moment des évadés de prison sont en train de s’infiltrer dans une base militaire du Montana, afin de prendre le contrôle de neuf missiles nucléaires. Leur meneur, Lawrence Dell, est un ancien général de l’US Air Force condamné pour meurtre. Introduit avec succès dans le silo 3, Dell contacte l’étatmajor et impose ses conditions : de l’argent ainsi qu’une extradition à bord d’Air Force One pour lui et ses hommes. En sus, le renégat ordonne au Président de révéler un document confidentiel sur l’intervention américaine au Vietnam. En cas de refus, les fusées nucléaires seront lancées…

Robert Aldrich a à son actif quelques chefs d’oeuvre comme Vera Cruz, En quatrième Vitesse ou les 12 Salopards mais le reste de sa filmographie comporte tout de même quelques pépites dont « L’Ultimatum des Trois Mercenaires » que Carlotta Films se propose de vous faire (re)découvrir en salles dès le 1er mai dans une version restaurée de toute beauté. Outre la qualité de la copie, l’intérêt de cette ressortie est de pouvoir voir le film dans sa version intégrale de 2h24 dont quasiment une heure avait été amputée auparavant.

Au-delà du simple thriller sur fond de terrorisme, Aldrich lance une véritable charge contre la politique étrangère de son pays et ses institutions au sens large. S’entourant d’un casting composé d’anciennes gloires avec Burt Lancaster, Richard Widmark, Joseph Cotten, il propose un spectacle extrêmement efficace porté par une mise en scène brillante qui parvient à faire oublier le manque de moyens dont souffre la production. L’utilisation très intelligente du split screen (jusqu’à 4 actions à la fois!) est l’une des grandes réussites d’un film dont la fin est tout sauf patriote!

A voir absolument!

NOTE: 8.5/10

 

CRITIQUE: NIAGARA

Polly (Jean Peters) et Ray Cutler ( Casey Adams) décident de passer leur lune de miel dans un bungalow à côté des Chutes du Niagara. Un autre couple passe ses vacances au même endroit, Rose (Marilyn Monroe) et George Loomis (Joseph Cotten), mais ce couple rencontre quelques difficultés. Rose, femme fatale, fait tourner la tête de tous les hommes et rend fou de jalousie son mari George, qui souffre de troubles psychologiques. Avec son amant, Rose décide alors de se débarasser de son mari et échafaude alors un plan diabolique qui ne va pas se dérouler comme prévu…

Réalisé en 1953 par Henry Hathaway, « Niagara » offre à Marilyn Monroe son premier grand rôle et son premier succès, lui ouvrant la voie vers le statut d’icône que l’on connaît! Même si son personnage ici n’est pas le plus présent à l’écran, elle irradie totalement le film. Véritable film noir, « Niagara » a cependant comme originalité son exploitation des décors naturels, grandioses,  de la couleur dans un technicolor flamboyant, et de son traitement assez documentaire. A part ça tous les ingrédients sont réunis: la femme et l’amant qui veulent supprimer le mari gênant, le flic tenace, l’échec du plan, etc… Et tout ça dans un décor idéal pour représenter le déchaînement des passions! Même si Marilyn bouffe la pellicule à chaque apparition et ce, dès la première scène où elle fume dans son lit, nue sous les draps, avec son rouge à lèvres incandescent, le personnage féminin principal reste celui de Polly incarnée par Jean Peters, personnage à l’opposé de celui de Rose: Polly, la brune, porte des tenues très sobres, est d’un tempérament réservé et soumise à son époux! Mais sous son apparente discrétion, elle va tout comprendre de ce qui se trame chez le couple voisin!

Magnifiquement mis en scène, avec une photo splendide, le film d’Hathaway évoque le Cinéma d’Hitchcock et reste comme l’un des meilleurs films, si ce n’est le meilleur, du cinéaste. Et il se termine sur une scène finale absolument dantesque qui rappelle « les Nerfs à vif » de Jack Lee Thompson!

Un chef d’oeuvre absolu que l’on peut revoir en juin 2012 sur la chaîne TCM et ce, en Haute Définition, dans des conditions absolument parfaites mettant largement en valeur ce magnifique technicolor!