CRITIQUE: INTOUCHABLES

affiche Intouchables

 A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide a domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison… Bref la personne la moins adaptee pour le job.Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survetement…Deux univers vont se telescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance a une amitie aussi dingue, drole et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des etincelles et qui les rendra… Intouchables.

Très souvent, il convient de se méfier des films encensés par tout le monde  et dans le cas d’Intouchables, même avant sa sortie! J’espérais donc, en allant voir ce film phénomène, trouver des choses à redire! Hélas, je dois bien avouer que le film porte bien son nom!

S’il n’était pas inspiré d’une histoire vraie, on pourrait trouver que le scénario accumule les clichés et que c’est vraiment trop énorme: d’un côté, un riche aristocrate lourdement handicapé, veuf, qui n’écoute que de la musique classique (évidemment!) qui s’adjoint les services d’un jeune banlieusard vivant dans une HLM avec je ne sais combien de frères et soeurs, qui sort de prison et qui n’écoute que du funk! Mais voilà! Il s’agit bien d’une histoire vraie, celle de Philippe Pozzo di Borgo et d’Abdel et elle n’est pas interprétée par n’importe qui puisque ce ne sont pas moins que  François Cluzet, qui s’affirme toujours plus comme l’un des plus grands acteurs français du moment, et Omar Sy, la vraie révélation du film, en course pour les César à coup sûr.

Derrière la caméra et à l’écriture, Eric Toledano et Olivier Nakache confirment eux aussi le bien que l’on pensait d’eux après, entre autres, « Tellement proches » et « nos jours heureux ». En effet, sur un sujet ô combien casse-gueule et propice au pathos, ils nous offrent une comédie hilarante, bourrées de scènes et de répliques cultes, sans jamais tomber dans l’apitoiement tout en parvenant à nous émouvoir. La comédie française de l’année! Chapeau!

CRITIQUE: LES PETITS MOUCHOIRS (2010)

Alors que l’un des leurs se retrouve cloué sur un lit d’hôpital, une bande de copains décide finalement de partir en vacances, comme chaque été,  chez Max, qu possède une jolie maison secondaire au Cap Ferret. Durant ces congés, chacun va finir par lever les petits mouchoirs qu’il a posé au fil du temps sur ses problèmes et ses secrets…

Troisième long métrage de Guillaume Canet réalisateur, après le prometteur « mon idole » et  le très réussi mais un peu surcoté « ne le dis à personne », « les petits mouchoirs » est son film « le plus personnel » et dont il dit que « s’il y a bien un film que je ne devais pas rater, c’était bien celui-là »! Et bien le pari est gagné haut la main!

Pour incarner ses personnages, Canet s’appuie sur un énorme casting composé essentiellement d’amis proches: François Cluzet, Benoit Magimel, Marion Cotillard (amie depuis 15 ans), Gilles Lellouch (ami depuis 15 ans également), Jean Dujardin ( camarade de CE2), Laurent Lafitte et la révélation Joel Dupuch (ami ostréiculteur du Cap Ferret). La complicité qui unit cette bande transpire à chaque seconde du film et c’est sans doute la plus grande réussite de celui-ci, avec une mention spéciale à François Cluzet dans son rôle de cadre « indéstressable ». Le scénario, que Guillaume Canet a écrit pendant qu’il tournait dans « l’affaire Farewell », est très réussi également. On passe tout le film du rire aux larmes, porté par des dialogues très bien écrits, qui sonnent toujours justes. Le rythme, toujours très soutenu, nous fait passer 2 h 25 très agréables même si, il faut bien chipoter un peu, une coupe d’une dizaine de minutes aurait été la bienvenue. Dans la forme, comme pour son précédent film, Canet semble très influencé par le cinéma américain, au sens noble du terme, que ce soit au niveau du rythme, de la direction d’acteurs ou de l’utilisation de la bande originale (très réussie d’autre part). Quoi qu’il en soit, malgré quelques petits défauts, on ne peut que saluer la sincérité avec laquelle il a réalisé son film, le « film de sa vie ».

Ca sent le vrai carton! Courez le voir, mais n’oubliez pas vos petits mouchoirs!