CRITIQUE DVD: UN JOUR DE CHANCE

81t5rNNO7dL__AA1500_LE FILM: 6.5/10

Ancien publicitaire à succès désormais sans emploi, Roberto ne supporte plus d’être au chômage. Désespéré, il veut faire une surprise à sa femme en l’invitant dans l’hôtel qui fut le théâtre de leur lune de miel. Mais
l’établissement a laissé place à un musée, sur le point d’être inauguré et présenté à de nombreux journalistes. Au cours de sa visite, Roberto fait une grave chute… En quelques minutes il devient l’attraction numéro 1 des médias présents et comprend que cet accident pourrait finalement lui être très profitable…

Deux ans après le génial Balada Triste, Alex de la Iglesia nous propose un film beaucoup plus sage sur la forme mais au propos tout aussi virulent. S’inspirant très largement du Gouffre aux Chimères de Billy Wilder, il dresse une charge féroce contre les médias et l’ère de la télé-réalité. Après une rapide introduction au cours de laquelle il croque le portrait d’un publicitaire en galère dont le seul fait d’arme est le slogan pour un soda, « la Chispa de la Vida » (titre original du film), le film entre dans le vif du sujet pour se transformer en huis-clos. Cherchant à retrouver l’hôtel de sa rencontre avec sa femme, Roberto fait une chute dans le chantier d’un musée et se retrouve immobilisé, une barre en fer plantée dans la nuque.

Tout le reste du film, c’est alors un ballet incessant entre les journalistes et le pauvre malheureux qui flaire l’occasion de se faire un peu d’argent.

Souffrant de quelques longueurs, « un jour de chance » vaut le détour pour son aspect sulfureux et son humour corrosif ainsi que la maestria d’Alex de la Iglesia dont la mise en scène reste brillante y compris en espace restreint. A découvrir…

TECHNIQUE: 10/10

Pour un DVD, c’est un sans-faute qui met merveilleusement en valeur la très belle photo du film! On se croirait devant un blu-ray!

BONUS: 3/10

Outre la bande-annonce, on trouve une intéressante mais succinte interview du réalisateur (6 mins).

VERDICT: 7/10

Un DVD exceptionnel pour une comédie corrosive un poil longuette…

Disponible en DVD (19,99 euros) chez M6 Video

CRITIQUE: THE COMPANY MEN (2010)

Bobby Walker est l’incarnation même du rêve américain : il a un très bon job, une merveilleuse famille, et une Porsche toute neuve dans son garage. Mais lorsque la société qui l’emploie réduit ses effectifs, Bobby se retrouve au chômage, tout comme ses collègues Phil Woodward et Gene McClary. Les trois hommes sont alors confrontés à une profonde remise en cause de leur vie d’hommes, de maris et de pères de famille.
Bien loin de ses talents de cadre supérieur, Bobby se retrouve obligé d’accepter un emploi dans le bâtiment pour le compte de son beau-frère. Cette expérience va le pousser à découvrir qu’il y a peut-être plus important dans l’existence que de courir après la réussite…

Visite au coeur de l' »american nightmare »! Pour son premier long métrage, John Wells brosse le portrait d’une Amérique touchée de plein fouet par la crise financière, à l’image du récent « in the air« . La bonne idée est ici de montrer des hommes uniquement définis par leur position sociale qui tout d’un coup se retrouvent tout en bas de l’échelle. Il faut voir la réaction de Bobby Walker quand il s’aperçoit que sa femme n’a pas réglé son abonnement au golf! Quelle humiliation!

Côté casting, le jeune loup ben Affleck (assez bon dans ce film) est épaulé par trois vieux briscards au top: Tommy Lee Jones, Chris Cooper et Kevin Costner. Seul bémol, un scénario qui aurait mérité un peu plus de chair et une mise en scène très classique. Mais les films de gauche sont tellement rares outre-Atlantique que l’initiative est à saluer!