Critique: la Belle saison

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  • Date de sortie :
    19 août 2015
  • Réalisé par :
    Catherine Corsini
  • Avec :
    Cécile de France, Izia Higelin, Noémie Lvovsky…
  • Durée :
    1h45min
  • Pays de production :
    France
  • Année de production :  2014
  • Distributeur :
    Pyramide Films

1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d’amour fait basculer leurs vies…

Deux ans après « Trois mondes », Catherine Corsini réalise avec « la Belle Saison » son neuvième long métrage. A travers l’histoire d’amour entre Delphine et Carole, la réalisatrice nous parle à la fois du mouvement féministe dans les années 70 mais aussi de l’homosexualité et de la difficulté à l’assumer. Au sens plus large, il s’agit ici de la difficulté à imposer ses choix dans une une société excessivement normée. La grande réussite du film réside, comme le dit Carole, dans sa façon d' »être pour les femmes et non contre les hommes »! Catherine Corsini a ainsi éviter de sombrer dans la caricature, notamment avec le personnage de Manuel, fiancé de Carole, qui la met face à ses contradictions tout en lui laissant le choix jusqu’au bout, toujours dans l’écoute. La réalisatrice montre également merveilleusement bien la difficulté de mener un combat pour soi alors qu’il est plus facile de se battre pour une cause plus universelle. Si « la Belle saison » brille par son intelligence, sa sensibilité, les pistes de réflexion qu’il ouvre, et son utilité dans le contexte actuel,  le plaisir est total avec ce lumineux duo de comédiennes Izia Higelin/Cécile de France.

Emouvant et important, « la Belle saison » est surtout une belle réussite!

4.5

CRITIQUE: MÖBIUS

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Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

Huitième long métrage d’Eric Rochant, ce Möbius suscitait beaucoup d’attentes de la part des cinéphiles tant le temps a paru long depuis la dernière réussite de ce dernier, les Patriotes, en 1994, brillant et passionnant film d’espionnage. Entre temps, Rochant réalisa quatre films (très) mineurs mais rien à la hauteur de son film sur le Mossad.

La bonne nouvelle, c’est qu’on retrouve le Rochant de 1994! Contrairement à ce que laisse présager la bande-annonce, ce nouveau film d’espionnage évite quasiment toute scène d’action (une seule en fait!) pour nous proposer une vraie histoire d’espionnage avec une histoire de finances, de services secrets russes, américains ou français et les inévitables agents doubles. Même si le couple vedette Jean Dujardin/Cécile de France nous fait inévitablement penser au duo Cary Grant/Ingrid Bergman des Enchaînés d’Hitchcock, c’est surtout les romans ultra complexes de John Le Carré que le film évoque. Réalisé avec une classe folle et magnifiquement interprété, même si l’accent russe de l’agent Lioubov, incarné par Dujardin, n’est pas toujours convaincant et même si la participation de Tim Roth relève plus de l’anecdote, ce Möbius est un régal pour les amateurs de casse-tête et propose une love story assez emballante!

NOTE: 7/10