CRITIQUE: THE WRESTLER (2008)

Wild Bunch

Dans les années 70 Randy Robinson « the Ram » (Mickey Rourke) était une superstar du catch aux millions de fans et aux figurines à son effigie. Vingt ans plus tard, il est vendeur au rayon traiteur d’un supermarché et combat le samedi face à d’anciennes gloires du catch comme lui. Ces combats lui servent à boucler les fins de mois et à s’évader d’une vie sans aucun intérêt: il est seul et son unique famille, sa fille qu’il a abandonnée quand il tutoyait les sommets, refuse de le fréquenter. Alors que son corps l’abandonne aussi (il porte un prothèse auditive et subit un pontage après un infarctus), il va trouver l’amour en la personne d’une escort girl (Marisa Tomei), naufragée de la vie elle aussi.

Pour son quatrième film, Darren Aronofski change radicalement de registre après PI (thriller mathématico-métaphysique épatant), Requiem for a dream ( véritable shoot cinématographique sur toutes les sortes d’addiction) et The fountain (SF pas brillant). Ici, c’est un vrai drame sur fond de sport, un peu à la Rocky, sans effet de mise en scène pour coller au plus près de la réalité  un peu dans le genre des drames sociaux d’outre-Manche . Aronofski a fait un choix plus que payant de confier le rôle du »Bélier » à Mickey Rourke; c’est le rôle de sa vie et ce pourrait être autobiographique tant l’alcool et une vie mouvementée ont fait sombrer sa carrière dans l’oubli (jusqu’à ce rôle). Pour l’accompagner, Marisa Tomei est comme à chaque fois extraordinaire (je l’avais déjà dit pour « 7h58 »), ici dans ce rôle de call girl qui passe ses nuits à danser pour des paumés pour élever son fils de 9 ans.

Ces deux-là n’auraient pas besoin de parler tant leurs regards en disent long. On y lit la détresse et la tristesse de n’avoir pas de but ni de perspective d’avenir ou quelqu’un à qui se raccrocher. Vraiment un magnifique duo d’acteurs! Pour couronner le tout, Bruce Springsteen nous achève avec une ballade comme lui seul en a le secret.

Un très très bon film à ne pas manquer!