Critique: My life directed by Nicolas Winding Refn

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Liv Corfixen est femme de réalisateur. Une position qui n’est pas toujours aisée, et elle tient à nous le prouver dans un documentaire qu’elle a entièrement écrit et réalisé. En obtenant le Prix de la mise en scène à Cannes en 2011 pour son film DRIVE, le Danois Nicolas Winding Refn jouit d’un statut de cinéste culte : adulé par le public, consacré par la critique, il a désormais pour principale préoccupation de rendre ce succès pérenne. Ainsi, lorsqu’il début le tournage de son nouveau projet ONLY GOD FORGIVES en 2013, il s’inquiète : ce film, plus confidentiel, saura-t-il répondre aux attentes de ses spectateurs ? Liv s’inquiète aussi, mais surtout pour son mari, ses enfants, et pour elle-même, car si Nicolas se jette à corps perdu dans son film, il semble toutefois mettre de côté sa propre famille. Elle décide donc de prendre la caméra, et de faire de Nicolas un sujet d’observation, afin de nous offrir une vision large de la vie du réalisateur, un portrait à la fois intime et instructif, à mi-chemin entre le reportage et le making-of.

Durant les six mois qu’a nécessité le tournage d’Only God Forgives à Bangkok, le cinéaste Nicolas Winding Refn a tenu à emmener avec lui sa femme et ses deux filles. Durant cette période, son épouse filme donc au quotidien son réalisateur de mari, de la préparation du film à sa présentation à Cannes. Si l’on suit le cinéaste danois au travail, on le voit également dans son intimité. Passionnant, ce documentaire entre reportage et making of offre une réflexion sur la création, le doute de l’artiste et l’importance de la famille pour entourer celui-ci. Une oeuvre indispensable pour les fans du réalisateur!

4.5

Disponible en VOD et DVD (14.99 euros) chez Wild Side Video dès le 27 avril

Critique VOD: 99 Homes

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Réalisation Ramin Bahrani
Scénario Ramin Bahrani
Sociétés de production Noruz Films
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame, Thriller
Durée 112 minutes
Sortie E-CINEMA

Rick Carver, homme d’affaires à la fois impitoyable et charismatique, fait fortune dans la saisie de biens immobiliers. Lorsqu’il met à la porte Dennis Nash, père célibataire vivant avec sa mère et son fils, il lui propose un marché. Pour récupérer sa maison, sur les ordres de Carver, Dennis doit à son tour expulser des familles entières de chez elles.

Malgré son Grand Prix au festival de Deauville et son casting plutôt bankable, Andrew Garfield et Michael Shannon, « 99 Homes » débarque chez nous directement en VOD, plus précisément en E-Cinema. Il serait bien dommage toutefois de passer à côté de l’un des films les plus bouleversants de ces derniers mois! Si l’on avait déjà vu la crise financière évoquée du côté des banques et des traders (« Margin Call », « the big short »…), « 99 Homes » s’intéresse au citoyen lambda, celui que la crise va frapper au plus profond, le privant de son logement. Andrew Garfield interprète avec beaucoup de conviction cet ouvrier qui, expulsé de sa maison avec son fils et sa mère, va devoir mettre son honneur de côté pour accepter de travailler avec l’homme qui l’a privé de son toit, Rick Carver (Shannon, infecte à souhait!). Pendant près de deux heures, cette plongée dans les combines immobilières en temps de crise, est saisissante et bouleversante! Un choc!

4.5