CRITIQUE: TWIXT

Un écrivain sur le déclin arrive dans une petite bourgade des Etats-Unis pour y promouvoir son dernier roman de sorcellerie. Il se fait entraîner par le shérif dans une mystérieuse histoire de meurtre dont la victime est une jeune fille du coin. Le soir même, il rencontre, en rêve, l’énigmatique fantôme d’une adolescente prénommée V. Il soupçonne un rapport entre V et le meurtre commis en ville, mais il décèle également dans cette histoire un passionnant sujet de roman qui s’offre à lui. Pour démêler cette énigme, il va devoir aller fouiller les méandres de son subconscient et découvrir que la clé du mystère est intimement liée à son histoire personnelle.

Après « Tetro« , Coppola père continue sur la voie du film indépendant à petit budget et tourne en numérique son film peut-être le plus personnel mais pas le plus réussi, loin de là! Reprenant l’histoire vue et revue d’un écrivain sur le retour, cherchant le sujet qui pourrait relancer sa carrière en s’imbibant d’alcool, il tente clairement le parallèle avec sa vie d’artiste d’autant que l’écrivain en question a perdu sa fille dans un accident de bateau, drame également vécu par le réalisateur. Au cours de ses rêves, l’écrivain (incarné par un Val Kilmer qui ne rentrera bientôt plus dans le cadre) croise Edgard Allan Poe qui lui prodigue des conseils d’écriture et tente dans le même temps de résoudre la mystérieuse histoire de meurtre. En passant au noir et blanc parsemé d’éléments en couleur (de préférence rouge), Coppola utilise le truc déjà employé dans « Rusty James » avec le poisson rouge et donne aux séquences oniriques une qualité plastique indéniable. Reste que le scénario complètement foutraque, entre déjà vu et réflexion philosophique lourdingue sur la création, fait de ce film l’un des moins intéressants du Maître. Dommage! Un conseil, revoyez Tetro!

CRITIQUE: TETRO (2009)

Memento Films Distribution

Bennie, 18 ans, part retrouver son frère aîné Tetro, exilé à Buenos Aires depuis 10 ans. Bennie veut comprendre et tout savoir sur sa famille, son père, illustre chef d’orchestre despotique ou sa mère aujourd’hui décédée. Tetro, lui, a déjà enterré de nombreux secrets qu’il ne souhaite pas révéler…

Souvent taxé de mégalomanie, Coppola livre ici un film intimiste, complètement auto-produit, très loin des « Parrains » ou autre « Dracula ». Tournée dans un somptueux noir et blanc qui rappelle « Rusty James », cette plongée dans les secrets d’une famille est sûrement un des films les plus personnels du Maître qui en signe aussi le scénario. Le père déclare d’ailleurs qu' »il n’y a de la place que pour un génie dans la famille », surprenant quand on connaît la généalogie des Coppola(Carmine, le grand-père compositeur, Francis Ford le père, Sofia la fille réalisatrice, son cousin Nicolas Cage…) On y suit Vincent Gallo dans le rôle du grand frère comme toujours parfait (Studio Cinélive a qualifié son jeu d' »outré », nous n’avons pas dû voir le même film!!!) et la révélation Alden Ehrenreich aux faux airs de Di Caprio dont on reparlera sûrement. On peut également retrouver Klaus Maria Brandauer si rare depuis quelques années et la star espagnole Carmen Maura, casting de choix donc!

Très beau film qui réserve de très beaux moments et qui parvient à nous surprendre.