CRITIQUE BLURAY: L’ASSASSIN HABITE AU 21

L'ASSASSIN_HABITELE FILM: 8.5/10

Plusieurs crimes signés d’un mystérieux M. Durand sont commis à Montmartre. Grâce à un informateur, le commissaire Wens découvre que l’assassin habite dans une pension au 21, rue des Lilas. Déguisé en pasteur, le policier s’y installe et observe les pensionnaires, tour à tour accusés puis innocentés, tout en étant aux prises avec l’affection maladroite et encombrante de son amie Mila Malou, qui s’est mis en tête de résoudre l’affaire.

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Réalisé en 1942, l’Assassin habite au 21 est le premier film d’Henri-Georges Clouzot et déjà une vraie réussite. L’incursion du commissaire Wens dans une pension pour y dénicher le fameux assassin qui signe ses crimes du nom de Durand donne lieu à une partie de Cluedo assez réjouissante. Le film se démarque par un scénario habile et des dialogues croustillants, notamment les répliques de Noël Roquevert et l’humour prend le dessus sur le suspense même si la chute reste surprenante. Un grand premier film à voir et à revoir!

TECHNIQUE: 9/10

Une copie HD en tous points somptueuse! Gaumont reste dans l’excellence avec ses classiques!

BONUS: 10/10

Outre un petit document sur la restauration, on trouve un fabuleux documentaire, « Signé Clouzot » (39 mins) avec les témoignages de Serge Bromberg, Jean-Laurent Cochet, Jean Cosmos, Rosine Delamare, Claude Gauteur, Josette Pieuchot, Bernard Stora, Pascal Thomas et
Nicole Trabaud.

VERDICT: 9/10

Un classique à redécouvrir dans des conditions optimales!

Disponible en DVD (16.99 euros) er bluray (19.99 euros) chez Gaumont dès le 18 septembre

CRITIQUE: LA VERSION RESTAUREE DE « LA GRANDE ILLUSION »

 

Le 15 février prochain sortira sur les écrans grâce à Carlotta et à Studiocanal une version restaurée de « la Grande Illusion » de Jean Renoir.

Première Guerre mondiale. Deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés. Ils sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d’amitié avec Boeldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion.

Tout a été dit sur l’un des plus grands films de l’Histoire du Cinéma! Renoir réalise en 1937, à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale un palpitant film d’évasion en même temps qu’une formidable aventure humaine. Mais « la Grande Illusion » est avant tout une magnifique fable humaniste superbement mise en scène réunissant une troupe d’acteurs d’exception: Gabin, Von Stroheim, Pierre Fresnay, Carette ou encore Marcel Dalio.

Un authentique chef d’oeuvre à redécouvrir en salles ou en Blu-ray chez Studiocanal (dès le 21 février) dans une version restaurée époustouflante où image et son n’ont jamais parus aussi purs. Une grande réussite!

Quelques mots sur la restauration:

Au milieu des années 1970, le Gosfilmofond (archives nationales russes) décide de confier à la Cinémathèque de Toulouse le négatif original nitrate de

La Grande Illusion. Ce choix est le résultat d’une collaboration unique menée par les deux archives depuis 1965, fondée sur une relation d’amitié et de confiance qui rend possible une politique d’échanges riches et réguliers.

La restauration des Archives françaises du film, du CNC et de Studiocanal, réalisée en 1997, avait permis de générer un marron, élément de sécurité, et des éléments de tirage image et son, afin que le film continue d’être vu et exploité dans sa version originale, fidèle au montage initial voulu par Jean Renoir.

En 2011, Studiocanal et la Cinémathèque de Toulouse décident de restaurer le film en numérique mais avec les techniques du

XXIe siècle. Le négatif nitrate a été numérisé et restauré en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata (Bologne) permettant ainsi de retrouver une image originelle.

Ensuite l’élément a été restauré et étalonné. Un retour au film de cet élément restauré en 4K permettra de conserver le film pendant au moins un siècle.

Le son a bénéficié d’une restauration particulière. Le négatif son variable nitrate a été scanné permettant une restauration du son plus pointue due à cette nouvelle technologie.

En conclusion, l’élément original doit être conservé et une restauration ne doit jamais être figée. Elle fixe les technologies pendant un siècle, mais d’autres apports technologiques à venir pourront améliorer la restauration et la conservation.

par

Béatrice Valbin-Constant,

directrice technique de Studiocanal