Critique Dvd: le Géant Egoïste

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  • Réalisé par :
    Clio Barnard
  • Avec :
    Conner Chapman, Shaun Thomas, Ralph INESON…
  • Durée :
    1h33min
  • Pays de production :
     Grande-Bretagne
  • Année de production :  2013
  • Titre original : The Selfish Giant
  • Distributeur :
    Pyramide Films

LE FILM: 8.5/10

Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux adolescents rencontrent Kitten, un ferrailleur du coin. Ils commencent à travailler pour lui, collectant toutes sortes de métaux usagés.
 
 Kitten organise de temps à autre des courses de chevaux clandestines. Swifty éprouve une grande tendresse pour les chevaux et a un véritable  don pour les diriger, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor, en guerre contre la terre entière, se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger.

Premier long métrage de fiction de la réalisatrice Clio Barnard, le Géant Egoïste est l’adaptation d’un conte d’Oscar Wilde. En situant son action aujourd’hui dans l’Angleterre des laissés-pour-compte, la réalisatrice montre que rien n’a changé. Il existe toujours une frange de la population tenue à l’écart, dont les enfants sont exclus du système scolaire et qui doivent ruser pour survivre. A la fois âpre et émouvant, le film de Clio Barnard réserve quelques moments de pur cinéma comme cette scène presque irréelle de la course de chevaux sur la route, suivis par les voitures des parieurs beuglant!

L’un des films majeurs de 2013!

TECHNIQUE: 9/10

Excellent!

BONUS: 9/10

Sur le DVD du film, on trouve une interview de la réalisatrice et de ses comédiens et sur un second DVD, le premier film de la réalisatrice, un docu-fiction sur la dramaturge Andrea Dunbar.

VERDICT: 8.5/10

Une très belle édition pour un film choc!

Disponible en édition 2DVD (19.99 euros) chez Fnac et Fnac.com dès le 18 avril

CRITIQUE: TRAVAIL AU NOIR

Trois maçons polonais et leur contremaitre, Novak, viennent a Londres travailler au noir, en restaurant la maison secondaire de leur patron polonais. Novak, autoritaire, est le seul a parler anglais. Lorsqu’il prend connaissance du coup d’Etat en Pologne, il tait la nouvelle a ses compatriotes…

Récemment revenu sur le devant de la scène grâce à « Essential killing » et la ressortie de « Deep End« , le cinéaste polonais Jerzy Skolimowski parle de son pays, même si le film est tourné en Angleterre. En 1982, il réalise donc « Travail au Noir » nous contant l’histoire de ces 4 ouvriers polonais qui débarquent en Angleterre pour le compte de leur patron, sous prétexte d’acheter une automobile . Il nous parle donc de lutte des classes de façon détournée mais très vite un conflit du même genre s’instaure également au sein du groupe d’ouvriers.

Novak, incarné par Jeremy Irons, est le plus lettré et le seul à parler anglais (détail intéressant, dès que les ouvriers se parlent entre eux en Polonais, les sous-titres sont absents); c’est lui qui se charge de ramener le repas, grâce à diverses combines. Il profite de sa supériorité pour diriger la petite troupe. Au cours de leurs travaux, Novak apprend par la radio les évènements politiques graves qui agitent son pays. Il décide de les cacher à ses amis pour mener à bien leur mission. Les ouvriers se jettent dans le travail dans des conditions terribles (problèmes électriques, canalisations capricieuses…) et lorsque leur labeur est enfin terminé, leur avenir paraît bien bouché!

Brillamment mis en scène par Skolimowski, « Travail au Noir » est un film social et politique d’une intelligence rare!