Critique: Une Bataille Après l’Autre

Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface après 16 ans et que Willa disparaît, Bob remue ciel et terre pour la retrouver, affrontant pour la première fois les conséquences de son passé…

Presque 30 ans après son premier long métrage, « Hard Eight », le génial Paul Thomas Anderson revient avec un 10ème film, son film le plus cher et le plus « commercial », avec un casting poids lourd. Comme Comme « Inherent Vice », « une bataille après l’autre » est l’adaptation d’un roman de Thomas Pynchon. Durant 2h40, PTA revisite la petite histoire de son pays à travers le récit d’un groupe révolutionnaire, les « french 75 » et de l’un de ses membres incarné par Leonardo DiCaprio. Traqué, lui et sa fille, par un soldat d’anthologie (incroyable Sean Penn), il va solliciter l’aide du professeur de judo de celle-ci, incarné par l’ineffable Benicio del Toro. Véritable leçon de cinéma, les 2h40 du film passent comme l’éclair, portées par cet incroyable trio d’acteurs, entre tragédie et farce souvent désopilante. L’Amérique de Trump n’a qu’à bien se tenir tant la critique est acérée. Outre la mise en scène remarquable et le jeu d’acteurs jubilatoire, la bande originale de Johnny Greenwood, mélange de musique 70’s et de contemporain, est un petit bijou. « Une bataille après l’autre » est sans aucun doute l’un des très grands films de cette année et l’un des meilleurs de son auteur! On en redemande!

Critique: Le Règne Animal

Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

Deuxième film de Thomas Cailley après « les Combattants », « le Règne Animal » s’inscrit dans la mouvance d’un nouveau cinéma de genre français représenté par Julia Ducourneau (« Grave ») ou les frères Boukherma (« Teddy »). Thomas Cailley affiche la couleur dès la première scène du film où l’on découvre François et son fils Emile, en voiture dans un bouchon qui assiste à l’évasion depuis une ambulance d’un homme avec des ailes d’oiseau! On comprend très vite que certaines personnes sont en proie à un phénomène de mutation dont la maman d’Emile et que ces « bestioles » sont enfermées dans des centres. Après un accident de voiture d’un convoi, le père et le fils vont partir en quête de la mère, perdue dans la nature… Cette étonnante histoire de filiation étonne par son ambition et par cette volonté de ne reculer devant rien en montrant sans complexe cet incroyable bestiaire. Le duo Romain Duris/Paul Kircher fonctionne merveilleusement bien, le souffle de la mise en scène impressionne et les effets spéciaux sont absolument remarquables. L’un des grands films français de 2023!