Critique: La Villa

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Réalisation Robert Guédiguian
Scénario Robert Guédiguian
Serge Valletti
Pays d’origine Drapeau de la France France
Genre drame
Durée 107 minutes
Sortie 29 novembre 2017

Dans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand, se rassemblent autour de leur père vieillissant. C’est le moment pour eux de mesurer ce qu’ils ont conservé de l’idéal qu’il leur a transmis, du monde de fraternité qu’il avait bâti dans ce lieu magique, autour d’un restaurant ouvrier dont Armand, le fils ainé, continue de s’occuper. Lorsque de nouveaux arrivants venus de la mer vont bouleverser leurs réflexions…

Un vieil homme sur sa terrasse face à la Méditerranée allume une cigarette et s’effondre, foudroyé par une attaque. Réduit à l’état végétatif,, c’est le moment de faire revenir ses trois enfants à son chevet. Armand(Gérard Meylan) est toujours resté là, à tenter de faire fonctionner le restaurant de son père. Joseph (Jean-Pierre Darroussin), ancien universitaire, tenté par le privé mais vite recraché par la machine à broyer les emplois et les hommes, revient également, avec sa jeune compagne (Anaïs Demoustier) avec laquelle la séparation semble inévitable. Et puis, il y a Angèle (Ariane Ascaride), partie depuis des années vivre sa vie de comédienne surtout pour fuir le drame qui la frappa et dont elle accuse son père. Si le fond du nouveau film de Guédiguian est des plus noirs (l’action se passe en hiver et l’on y parle de suicide, perte d’un enfant, fin de vie et même drame des migrants!), « la Villa » est un film extrêmement doux et solaire, sur la vie et le temps qui passe. Oui, parfois les histoires s’arrêtent (la perte des parents ou l’histoire d’amour de Joseph) mais un autre cycle redémarre (la nouvelle histoire d’amour de Bérangère ou d’Angèle, les enfants migrants). On retrouve avec un immense plaisir la troupe de Guédiguian (Ascaride, Meylan, Darroussin) qui semble se régénérer à chaque fois, les préoccupations politiques du cinéaste (le drame des migrants) mais avec une vraie douceur que l’on ne lui connaissait pas, quelque part entre Ozu et Kaurismäki. Courez voir la Villa, le plus beau film de Guédiguian et l’un des plus vibrant de l’année!

5

Critique: L’autre côté de l’espoir

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Titre original Toivon tuolla puolen
Réalisation Aki Kaurismäki
Scénario Aki Kaurismäki
Acteurs principaux
Pays d’origine Drapeau de la Finlande Finlande
Genre comédie dramatique
Durée 98 minutes
Sortie 15 mars 2017

Helsinki. Deux destins qui se croisent. Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un jeune réfugié syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d’asile rejetée mais décide de rester malgré tout. Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant. Touché par le jeune homme, il décide de le prendre sous son aile.

Six ans après « le Havre« , le Finlandais Aki Kaurismäki nous offre le second volet d’une trilogie sur les migrants qui ne verra malheureusement pas de troisième volet puisque, alors qu’il recevait l’Ours d’Argent à Berlin, le cinéaste annonçait qu’il arrêtait le Cinéma. L’Autre côté de l’espoir, c’est le destin croisé de deux personnages. D’un côté, Khaled fuit la Syrie et arrive par accident en Finlande, recherchant sa soeur disparue. De l’autre, Wikhström, la cinquantaine, quitte tout pour reprendre un restaurant avec l’argent gagné au poker. Les deux personnages finiront évidemment par se croiser dans une fable comme toujours chez Kaurismäki, empreinte de poésie et de burlesque, pour dédramatiser les situations les plus dures. En effet, on rit beaucoup, notamment quand le néo-restaurateur s’improvise restaurant de sushis pour ses premiers clients: un car de Japonais! Un vrai régal! Aki reviens!!!

4.5