CRITIQUE: MUD

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Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C’est Mud : un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c’est aussi un homme qui croit en l’amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l’île. Difficile cependant pour les garçons de déceler le vrai du faux dans les paroles de Mud. A-t-il vraiment tué un homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur petite ville de l’Arkansas ?

Troisième film de Jeff Nichols, un an à peine après le magnifique Take Shelter, autant dire que ce Mud, présenté à Cannes l’an dernier, suscitait l’impatience bien qu’il en soit reparti bredouille. S’inspirant de l’oeuvre de Mark Twain, Nichols nous offre ici l’aventure de deux garçons, clones de Tim Sawyer et Huckleberry Finn, dont la rencontre avec un étranger va bouleverser le quotidien. Le plus frappant dans cet élégant récit de 2h15, c’est la richesse du propos, combinant le parcours initiatique, la découverte des sentiments (amitié ou amour), la perte des illusions, le passage à l’âge adulte tout en offrant un vrai grand spectacle. Avec une mise en scène majestueuse proposant des plans de toute beauté, Mud n’est pas sans rappeler le cinéma de Mallick s’agissant de la représentation de la nature. Le film de Nichols évoque aussi certains grands films sur l’enfance comme Stand By Me.

Porté par un Matthew McConaughey éblouissant qui continue d’enchaîner les prestations exceptionnelles et un jeune duo d’acteurs (Tye Sheridan et Jacob Lofland) très prometteur, Mud restera non seulement comme l’un des grands films de l’année mais également comme un futur classique et la confirmation d’un grand cinéaste qui n’a pourtant que 34 ans!

NOTE: 9.5/10

 

CRITIQUE DVD: Killer Joe

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LE FILM: 9/10
Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars.
Mais qui va se charger du sale boulot ?
Killer Joe est appelé à la rescousse. Flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe refuse d’aller plus loin. Il a des principes…jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris.
Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie.

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A 77 ans, William Friedkin est une légende! Hormis quelques erreurs de parcours, on lui doit quand même quelques monuments tels que « French Connection », « l’Exorciste », « le Convoi de la peur », « Cruising », « Police fédérale Los Angeles » ou son dernier film « Bug »! Six ans après ce dernier, il adapte à nouveau une pièce de théâtre de Tracy Letts pour son nouveau projet « Killer Joe ».

Friedkin poursuit son exploration du Mal avec cette famille de rednecks sombrant dans la pire des folies par simple appât du gain. « Killer Joe » repousse les limites de l’absurde et du grotesque, sans bien sûr jamais tomber dans le ridicule, avec des personnages tous plus débiles les uns que les autres, et se dispense de toute retenue: les scènes ultra-violentes sont nombreuses! D’autre part le film regorge de scènes cultes dont une vous dégoûtera à jamais d’aller manger chez KFC!

Bien qu’efficacement mis en scène et remarquablement écrit, c’est du côté de l’interprétation que le film est totalement bluffant: Emile Hirsch en jeune fils perdu par ses combines, Juno Temple dans le rôle de sa soeur un peu neuneu, Thomas Haden Church dans le rôle du père loser, Gina Gershon en belle-mère aux moeurs légères (elle ouvre la porte à son beau-fils le minou à l’air!) et bien sûr Matthew Mc Conaughey en flic assassin à ses heures perdues (LE rôle de sa carrière!) sont tous époustouflants!

Un maelstrom d’ultra-violence dans 90 minutes de pur cinéma! A déconseiller aux âmes sensibles!

TECHNIQUE: 8.5/10

RAS pour ce DVD qui propose les deux versions en stéréo ou 5.1 au choix!

BONUS: 9/10

Outre les bandes annonces d’usage, une interview passionnante du cinéaste (surtout) et de ses acteurs (un peu) (38 mins)! Sur l’édition spéciale FNAC, vous aurez en prime la formidable master class que Friedkin donna lors du dernier Festival de Deauville pendant laquelle, durant 90 minutes, il revient sur sa carrière et sur le cinéma en général: passionnant et regorgeant d’anecdotes!!!

VERDICT: 9/10

Un DVD indispensable!!!

Disponible en DVD (19,99 euros) et blu-ray (24,99 euros) chez pyramide Video dès le 6 février 2013