Critique Bluray: Sa Majesté des Mouches

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  • Date de sortie :
     02 juin 1965
  • Réalisé par :
    Peter Brook
  • Avec :
    James AUBREY, Tom CHAPIN, Hugh EDWARDS…
  • Durée :
    1h30min
  • Pays de production :
     britannique
  • Année de production :  1963
  • Titre original : THE LORD OF FLIES
  • Distributeur :
    CARLTON

LE FILM: 9.5/10

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un avion transportant des garçons issus de la haute société anglaise, envoyés par leurs parents en Australie pendant le Blitz, s’écrase sur une île déserte. Seuls des enfants survivent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les enfants tentent de s’organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais leur groupe vole en éclats et laisse place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d’un chef charismatique…

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Adaptation du roman éponyme de William Golding, Sa Majesté des Mouches est autant une fable glaçante sur la cruauté des enfants qu’un brûlot politique sans concessions. On y suit l’évolution d’un groupe d’enfants livré à lui-même sur une île déserte sans le pouvoir normatif des adultes. Après une première phase régie démocrativement, la mutinerie d’un élément conduit à la constitution d’un nouveau groupe reposant sur la recherche du plaisir et une dérive progressive vers la barbarie. Remarquablement interprété par un casting d’enfants, le film repose également sur une mise en scène assez brillante dont les multiples gros plans font monter l’angoisse crescendo. « L »homme est un loup pour l’homme », telle est la morale terrifiante de ce conte aux multiples pistes de réflexion. Capital!

TECHNIQUE: 8/10

Une copie très propre! Pour le son, seule une VOST est proposée.

BONUS: 7/10

Seul bonus, un pasionnant entretien avec le réalisateur.

VERDICT: 9.5/10

Chef d’oeuvre intemporel!

Disponible en bluray (19.99 euros) chez Carlotta Films

 

CRITIQUE: SALO OU LES 120 JOURS DE SODOME (1975)

 

 

Connaissant très peu l’oeuvre de Pier Paolo Pasolini, je profite de la sortie en blu-ray de « Salo ou les 120 jours de Sodome » pour me mettre à jour. Et bien moi qui me croyait blindé et qui pensait avoir tout vu au cinéma! J’ai vu avec « Salo » le film le plus choquant parmi tous ceux que j’ai pu voir. Alors qu’un film comme « irréversible » de Gaspard Noë délivre un message qui peut justifier le déluge de violence. Ici, j’essaie toujours de comprendre l’utilité de montrer autant d’atrocités.

 

L’action commence par la réunion de quatre notables riches et d’âge mûr qui décident de leur projet macabre. Elle se poursuit par la capture de 9 jeunes garçons et 9 jeunes filles dans la campagne et quelques villages alentours.

 

Les quatre notables, le Duc, l’Évêque, le Président et le Juge entourés de divers servants armés et de quatre prostituées, ainsi que de leurs femmes respectives, s’isolent dans un palais des environs de Marzabotto, dans la « République de Salò » (ou République sociale italienne). Le séjour débute par le mariage de certains notables avec les filles des autres.

 

Le film se divise en quatre tableaux ou cercles, allusion à l’Enfer de la Divine Comédie de Dante :

 

  • le premier tableau est intitulé Antiferno (« le vestibule de l’enfer »), dans lequel le réalisateur plante le décor ;
  • le deuxième se nomme Girone delle manie (« cercle des passions »). Il est l’occasion de diverses scènes de viol sur les adolescents ;
  • le troisième est celui du Girone della merda (« cercle de la merde »), où les victimes doivent notamment se baigner dans des excréments ou manger les fèces du Duc ;
  • le dernier jour est celui du Girone del sangue (« cercle du sang »), et l’occasion de diverses tortures et mutilations (langue coupées, yeux énucléés, scalpations, marquages au fer…), et finalement meurtres des adolescents.

 

Le tout crûment montré dans un scénario proche de la réalité (vision au travers de jumelles).

 

Même si les admirateurs de Pasolini me diront que c’est une charge virulente contre le fascisme et la barbarie, je ne peux m’empêcher de me demander à quoi il sert d’infliger au spectateur deux heures d’horreur. Pourquoi montrer par exemple une bouche pleine de « merde » en gros plan alors qu’il aurait été aussi dégoûtant de le suggérer!

 

Ce qui est sûr en tout cas, c’est que c’est un film qui ne s’oublie pas alors qu’il est à oublier!