CRITIQUE: 10 HIVERS A VENISE

Hiver 1999. Première rencontre entre Camilla et Silvestro dans un vaporetto qui traverse la lagune Vénitienne.
Elle est réservée, il est effronté, mais l’alchimie opère. Il décide de la suivre dans les ruelles embrumées…
Ainsi débute une aventure de dix ans, qui les mènera de Venise à Moscou, durant laquelle Camilla et Silvestro vont s’aimer sans parvenir à se le dire.
Entre hésitation et rendez-vous manqués, leurs chemins se scelleront-ils enfin ?

Pour son premier long métrage, Valerio Mieli a choisi le genre de la Comédie romantique, genre ô combien codé tout en parvenant à un résultat original et empreint d’une certaine mélancolie. Isabella Ragonese qu’on a vue récemment dans « la Nostra vita » de Lucchetti et Michele Riondino interprètent avec une grande justesse ces deux jeunes gens qui, sans se rendre compte qu’ils sont faits l’un pour l’autre, se tournent autour tout au long de ces dix années. Ils s’approchent puis s’éloignent, continuent chacun leur chemin avant de se recroiser. Sur un rythme assez lent, au contraire des autres films du genre, Mieli nous offre de courts instants de vie séparés d’un an voire plus où l’on voit ces deux êtres se chercher dans les frimas de l’hiver vénitien. Bien loin du Venise de carte postale de David Lean (Vacances à Venise), l’atmosphère bien particulière de cette ville magique est retranscrite à merveille par le jeune cinéaste italien qui évite tous les lieux communs.

Un bien joli film parfait pour cette St Valentin!

CRITIQUE: L’AMOUR DURE TROIS ANS

Marc Marronnier, critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit, vient de divorcer d’Anne. Il est sûr à présent que l’amour ne dure que 3 ans. Plongé dans une profonde dépression, il  écrit un pamphlet pour le démontrer mais sa rencontre avec Alice va renverser toutes ses certitudes.

Quand le Maître de cérémonie du Cercle, émission regroupant le gratin des critiques ciné sur Canal Plus, décide de passer derrière la caméra, c’est pour adapter son troisième roman « l’Amour dure trois ans » et s’essayer au genre ô combien difficile de la comédie romantique, qui plus est à la Française! En guise de Hugh Grant, c’est Gaspard Proust qui officie avec Louise Bourgoin comme Julia Roberts et le duo fonctionne très bien!

Sur la forme, rien de plus classique: deux êtres se rencontrent alors que rien ne les y destinait, ils finissent par s’aimer puis un évènement les sépare mais l’Amour sera plus fort! Ce qui fait que le film de Beigbeder tire son épingle du jeu, c’est qu’il reste, à l’image de son héros, alter ego de l’auteur, empreint d’une bose dose de cynisme et d’impertinence assez jouissive. Le casting, également, a sa part dans la réussite du film:  outre le duo évoqué un peu plus haut avec tout de même un vrai coup de coeur pour Gaspard Proust, Beigbeder a réuni une floppée de seconds rôles au top: Joey Starr dans le rôle du pote qui confirme tout le bien que l’on pense de lui mais si son potentiel semble un peu sous-exploité ici, le couple échangiste Jonathan Lambert/ Frédérique Bel, Nicolas Bedos, Anny Duperey et Bernard Menez en parents de Marc, Valérie Lemercier irrésistible en éditrice littéraire, j’en passe et des meilleurs… Alors même si le scénario m’a paru parfois un peu fouillis, force est de constater que Beigbeder paraît très à son aise avec la caméra et plein d’idées! C’est ce qu’on appelle un coup d’essai réussi qui nous donnerait presque envie de mettre du Michel Legrand dans notre MP3!