Critique: Les Meutes

Dans les faubourgs populaires de Casablanca, Hassan et Issam, père et fils, vivent au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale. Un soir, ils sont chargés de kidnapper un homme. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville…

Un chien est tué à la suite d’un combat de chiens par l’homme de main de l’adversaire. Le propriétaire tente de sauver sa bête, en vain… A partir de ce point de départ débute une folle nuit pour Hassan et son fils. Le duo vivant dans la misère, à la recherche de combines pour s’en sortir, accepte d’enlever le tueur de chien pour le compte de Dib, le propriétaire du chien. Malheureusement, le kidnappé meurt accidentellement et le duo père/fils va passer la nuit à tenter de faire disparaître le corps, enchaînant les déconvenues… Le réalisateur issu de la FEMIS, dont c’est le premier long inspiré de son court métrage sur les combats de chien, nous offre un film noir sous une forme très classique, le road movie nocturne mais abordant plusieurs thématiques. Il nous parle tout d’abord de l’aspect social de son pays dès la scène de présentation du personnage d’Issam, le fils. On le voit décharger un camion de fruits et légumes puis aller dans un bar. Dans ce café, un autre se plaint de ne pas avoir pu décrocher un job de téléconseiller pour une boîte française car son Français est trop mauvais, job payé 300 dirahms par mois, une bouchée de pain. Un autre se vante de gagner 10 fois plus en magouillant. Issam retrouve son père et lui dit qu’il s’est fait 60 dihrams avec son petit boulot; le père lui propose de participer avec lui à un coup qui leur rapportera un peu d’argent. Ces quelques minutes nous montrent donc un pays où le travail est rare et mal payé alors que les combines rapportent plus! On voit d’entrée que le fils obéit à son père mais ne valide pas ses décisions. Le kidnapping fait, le duo ramene la victime a Dib mais malheureusement l’homme est décédé. C’est alors le début d’une folle nuit où rien ne va se passer comme prévu. La relation père/fils va évoluer au gré des péripéties, voyant le fils à un moment reprendre les commandes et de nombreux signes « divins » vont alerter les deux hommes. On constate que la religion passe au second plan derrière l’argent mais que lorsque le sort s’acharne, le père devient superstitieux allant même jusqu’à laver le corps du défunt! Dans ce premier film, l’humour noir est omniprésent et les comédiens, tous non professionnels, sont tous remarquables! On a hâte de voir le prochain film de ce cinéaste prometteur!

Critique Dvd: White God

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  • Réalisé par :
    Kornél Mundruczo
  • Avec :
    Zsófia Psotta, Sandor ZSOTER, Lili Monori…
  • Durée :
    1h59min
  • Pays de production :
    Allemagne Hongrie Suède
  • Année de production :  2014
  • Titre original : Fehér Isten
  • Distributeur :
    Pyramide Distribution

LE FILM:

4

Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes. Il rejoint une bande de chiens errants prêts à fomenter une révolte. Leur vengeance sera sans pitié.

Jusqu’où aller dans l’oppression avant que l’opprimé ne se révolte, c’est un peu la question posée par ce « White god » gagnant d’un Certain Regard au dernier festival de Cannes. Sauf qu’ici, le cinéaste hongrois Kornél Mundruczó a choisi de ne pas parler de race, de religion ou autre motif de discrimination chez les Hommes mais de chiens! Dans une société où seules les chiens de race pure auraient droit de cité, tous les batards se retrouvent abandonnés, traqués, dressés pour des combats de chiens, etc… Une jeune adolescente n’aura de cesse de retrouver son chien Hagen, propulsé leader de la révolte tel un Spartacus canin! Attention, White God n’a rien de l’Incroyable Voyage ou de Turner et Hooch et le film ne lésine pas sur l’hémoglobine. Fable politique tout comme film fantastique façon les Oiseaux, White God se caractérise par une mise en scène vraiment audacieuse et un vrai pari technique réussi haut la main!

TECHNIQUE:

4

Pour le support c’est tout bon! Si aucune vf n’est dispo, le film est visionnable en stéréo ou 5.1.

BONUS:

2.5

On trouve outre les bandes annonces, un court making of assez intéressant! On y apprend notamment que le personnage canin principal est interprété par deux comédiens canins!

VERDICT:

4

Une curiosité qui vaut largement le détour!

Disponible en DVD (19.99 euros) chez Pyramide Vidéo dès le 15 avril