Critique: Ouvert la Nuit (FIFIB 2016)

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  • Réalisation : Edouard Baer
  • Scénaristes : Edouard Baer et Benoit Graffin
  • Directeur de la photographie : Yves Angelo
  • Monteur : Hervé De Luze
  • Producteur : Emmanuel de Chauvigny
  • Société de distribution : Le Pacte
  • Date de sortie : 11 janvier 2017

Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l’estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie – qui est aussi sa plus proche collaboratrice… et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu’il existe aussi d’autres façons dans la vie d’appréhender les obstacles…

La Cérémonie d’ouverture du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux se tenait hier soir au Rocher de Palmer de Cenon. Après les discours et remerciements d’usage ainsi que la présentation des différents jurys, place au Cinéma avec la projection du troisième long métrage d’Edouard Baer, venu présenter son film avec son actrice, la lumineuse Sabrina Ouazani. « Ouvert la nuit » est une déambulation nocturne, presque un road movie qui se mue en parcours initiatique. On suit le personnage de Luigi, directeur de théâtre fantasque accompagné de sa stagiaire, qui va tenter de sauver la première de son nouveau spectacle en récupérant l’argent qui lui manque pour payer son équipe. Les évènements et sa jeune stagiaire vont peut-être faire comprendre à Luigi qu’il devrait s’intéresser un peu plus à son prochain, ses employés qu’ils paye avec des chèques en bois, ou ses enfants, qu’il croise à l’occasion, sans se soucier d’eux. Les fans du trublion Baer seront à la fête tant son film est un boulevard pour ses fantaisies et son humour pince-sans-rire mais il sait aussi s’entourer. Outre la toujours parfaite Sabrina Ouazani (Edouard Baer dit d’elle que lorsqu’elle apparaît à l’écran, on a envie de se lever et de le toucher!), une pleïade de seconds rôles nous régale: Audrey Tautou, Grégory Gadebois, Michel Galabru (fabuleux!), Atmen Kelif, Lionel Abelansky… Cette folle nuit amènera Luigi à croiser des clochards, des vendeurs de roses, des chimpanzés, des dresseurs de chimpanzés, des gardiens de zoo, des banquiers et l’on part avec lui avec un immense plaisir, celui de voir une comédie française loin des standards, un peu foutraque mais tellement attachante!

4

Critique:L’Odyssée 

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Réalisation Jérôme Salle
Scénario Jérôme Salle
Laurent Turner
Acteurs principaux
Sociétés de production Fidélité Films
Pan-Européenne
Pays d’origine Drapeau de la France France
Genre biographie
Durée 122 minutes
Sortie 12 octobre 2016

1948. Jacques-Yves Cousteau, sa femme et ses deux fils, vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Mais Cousteau ne rêve que d’aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau, il a découvert un nouveau monde. Désormais, ce monde, il veut l’explorer. Et pour ça, il est prêt à tout sacrifier.

Genre ô combien difficile que le biopic dont le risque de tomber dans l’hagiographie ou le Wikipedia illustré est bien présent. L’idée de Jérôme Salle de consacrer un film à l’une des personnalités françaises les plus emblématiques, le Commandant Cousteau, avait donc de quoi effrayer. Outre l’oeuvre de l’homme au bonnet rouge, le film de Salle a la bonne idée de se consacrer en grande partie à sa vie privée et notamment ses rapports avec ses fils, ce qui n’est pas sans lien avec son travail. En effet, le film montre bien la relation amour/haine qu’il entretenait avec son fils Philippe. Fils préféré à de nombreux égards, Philippe s’élevait contre la propension de son père à se compromettre lorsque l’argent était en jeu, comme par exemple lorsqu’il acceptait comme mécène un groupe pétrolier en échange de lui dénicher des sites à exploiter. C’est sûrement l’influence de ce fils qui fit évoluer la pensée de Cousteau vers moins de business et plus d’écologie. Le film montre également quel mari il était, amoureux de sa femme, « la bergère », pilier de son équipe, mais enclin à céder aux charmes des nombreuses femmes qui l’admiraient.

Outre le magnifique portrait d’une famille hors normes, « L’Odyssée » nous offre deux magnifiques performances d’acteurs avec un Lambert Wilson incarnant réellement son modèle et Pierre Niney dans le rôle de Philippe, comme toujours brillant. Quant à la mise en scène, véritablement inspirée et fourmillant d’idées de Cinéma ( belle idée avec des lunettes d’aviateurs), elle côtoie les sommets grâce à une photo totalement époustouflante! Quand le Cinéma Français ose donner les moyens à des projets aussi ambitieux, alliant exigence et spectacle, il serait dommage de passer à côté! Courez-y!

4.5