Critique: Dark Waters

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Réalisation Todd Haynes
Scénario Matthew Carnahan
Mario Correa
Acteurs principaux
Sociétés de production Killer Films
Participant Media
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film dramatique
Durée 126 minutes
Sortie 26 février 2020

Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie…

Deux ans après « Le Musée des Merveilles« , Todd Haynes est de retour avec un surprenant projet, loin d’oeuvres plus intimistes comme « Loin du Paradis » ou « Carol« . Produit par Mark Ruffalo, acteur engagé pour l’environnement, « Dark Waters » évoque le combat d’une vie, celle de Robert Bilott, avocat qui va défendre au départ un agriculteur dont les vaches sont décimées par la proximité d’une grande firme chimique, Dupont de Nemours, avant de mettre en lumière l’un des plus grands scandales industriels du siècle. Mis en scène avec la classe habituelle de Haynes mais avec une sobriété des plus louables, le film se repose sur la force de son sujet et un scénario parfaitement équilibré qui ne laisse aucun temps mort. « Dark Waters » prend en effet une ampleur folle tout au long du métrage et pose de vraies questions sur notre monde actuel et les dérives du capitalisme. Cerise sur le gâteau, Mark Ruffalo offre une brillante prestation dans ce rôle de Bilott, avocat qui va mettre sa vie professionnelle et familiale en péril pour défendre l’humanité entière. Un grand film d’une incontestable utilité.

4.5

Critique: Spotlight

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Réalisation Tom McCarthy
Scénario Tom McCarthy
Josh Singer
Acteurs principaux
Sociétés de production Anonymous Content
Participant Media
Rocklin / Faust
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 128 minutes
Sortie 27 janvier 2016

Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.

Drôle de carrière que celle de Tom McCarthy: acteur (plutôt des seconds voire des troisièmes rôles!), scénariste (« Là-Haut »!) et réalisateur de films peu connus chez nous (« the Visitor » ou « les Winners »), il passe une nouvelle fois derrière la caméra pour un film que l’on retrouve nommé dans 6 catégories aux prochains Oscars dont Meilleur Film et Meilleur réalisateur! Voilà qui ne peut qu’aiguiser notre curiosité!

McCarthy adapte ici pour le grand écran le travail effectué par les journalistes de « Spotlight » au début des années 2000 pour mettre en lumière un gigantesque scandale de pédophilie concernant plusieurs centaines de prêtres de la ville de Boston. A l’image des grands films sur le journalisme comme « bas les masques » ou « les hommes du Président », « Spotlight » nous plonge dans l’enquête minutieuse de ce groupe de journalistes prêts à tout sacrifier pour faire triompher la vérité. Si la grande réussite du film tient à son rythme et à la façon qu’il a de maintenir le spectateur sous pression, il ne cède jamais au spectaculaire ou au pathos qu’un tel sujet aurait pu susciter. Le scénario, brillant, bénéficie d’un casting des plus solides pour le défendre: Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams, Liev Schreiber, John Slattery ou encore Stanley Tucci; aucun ne tire la couverture à lui et tout le monde vise un objectif: faire de ce film sur le journalisme l’un des meilleurs!

4.5