Critique: Shorta

Anders ØLHOLM et Frederik Louis HVIID

Danemark

2020 / 108’ / première française / Danois
Premier film

Les circonstances de la garde à vue de Talib Ben Hassi (19 ans) restent flous. Deux policiers, Jens et Mike, sont en patrouille de routine dans le ghetto de Svalegården lorsque la nouvelle de la mort de Talib tombe, déclenchant une rage incontrôlable et refoulée chez les jeunes, qui aspirent à la vengeance. Les deux officiers doivent se défendre face à la colère des habitants et tentent de trouver une issue.

Premier long danois en compétition dans le cadre du Festival de Cinéma Européen des Arcs, « Shorta » est un peu la version nordique des « Misérables ». Le décès d’un jeune maghrébin issu d’une cité tendue lors d’une bavure policière met le feux aux poudres. Deux policiers Jens, le flic modèle, et Mike, le dur, vont se retrouver à tenter de survivre une nuit entière dans l’oeil du cyclone, sans aide extérieure. Remarquablement mis en scène, ce premier film maintient une tension étouffante du début à la fin et, comme son pendant français, fait un constat terrible sur une situation qui paraît inextricable entre une jeunesse qui se sent abandonnée et des forces de police qui se sentent impuissantes. Glaçant jusqu’à un final totalement désenchanté…

Critique: The Charmer (Festival de Cinéma Européen des Arcs)

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Milad ALAMI

Danemark

2017 / 100’ / première française / VO : Danois
Premier film

Esmail est un réfugié iranien qui s’est vu refuser son permis de résidence au Danemark. Essayant à tout prix de rester dans le pays, Esmail séduit des femmes danoises afin de se marier avec l’une d’entre elles. Mais lorsqu’il rencontre Sara, une jeune femme iranienne, tout change. Elle le présente à la communauté perse de Copenhague et tombe malgré elle amoureuse de lui. Mais le temps presse pour Esmail. Sur le point de trouver l’amour, il est traqué par un homme mystérieux qui souffre d’une grande perte.

Premier film de la compétition de ce Festival du Cinéma Européen des Arcs, The Charmer, film danois, évoque le problème des réfugiés à travers l’histoire d’un jeune Iranien, Esmail, dont le seul espoir de rester au Danemark réside dans le mariage. Ce dernier multiplie alors les tentatives pour séduire des femmes de tous âges pour arriver à ses fins. Remarquablement maîtrisé pour un premier long, « The Charmer » doit sa réussite à la tension que le réalisateur parvient à instaurer et maintenir jusqu’au bout, alors que le spectateur découvre petit à petit le passé d’Esmail. Le comédien Ardalan Esmaili séduit par l’intensité de son jeu et de son regard, tantôt inquiétant et trouble, tantôt juvénile. Un très bon début pour cette compétition.

4.5

http://cineuropa.org/vd.aspx?t=videoembed&l=fr&rdID=336128&did=337413&fmt=