Critique: #JeSuisLà

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Réalisation Éric Lartigau
Scénario Éric Lartigau
Thomas Bidegain
Acteurs principaux
Sociétés de production Gaumont
Rectangle Productions
Pays d’origine Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Genre comédie romantique
Sortie 5 Février 2020

Stéphane mène une vie paisible au Pays Basque entre ses deux fils, aujourd’hui adultes, son ex-femme et son métier de chef cuisinier. Le petit frisson dont chacun rêve, il le trouve sur les réseaux sociaux où il échange au quotidien avec Soo, une jeune sud-coréenne. Sur un coup de tête, il décide de s’envoler pour la Corée dans l’espoir de la rencontrer. Dès son arrivée à l’aéroport de Séoul, un nouveau monde s’ouvre à lui…

6 ans après « la Famille Bélier« , Eric Lartigau convoque pour la seconde fois après « Prête-moi ta main » le comédien Alain Chabat pour une histoire qui n’est pas sans rappeler « Lost in Translation » de Sofia Coppola. Un restaurateur quinquagénaire décide de partir à la rencontre d’une Coréenne avec qui il a entamé une relation épistolaire (via Insta) depuis des semaines. Malheureusement, alors qu’elle devait le récupérer à l’aéroport de Séoul, elle n’arrive jamais et Stéphane l’y attendra près de 15 jours! Si l’on ne peut que se réjouir de voir un Alain Chabat des grands soirs, plus émouvant que déconnant, le film ne décolle jamais vraiment en raison d’un rythme très lent, presque contemplatif. En outre, le scénario n’est pas des plus convaincant, le personnage de Stéphane laissant trop de zones d’ombre et des comportements incompréhensibles: qui resterait plus de 10 jours dans un aéroport à attendre? Bref, si le film se regarde avec un certain plaisir malgré tout, on reste malheureusement sur notre faim…

3

Critique: Parasite

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Titre original 기생충
Réalisation Bong Joon-ho
Scénario Bong Joon-ho1
Han Jin-won2
Acteurs principaux
Sociétés de production Barunson E&A3
Pays d’origine Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Genre drame horrifique
Durée 131 minutes4
Sortie 5 juin 2019

Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…

Après deux productions américaines (« Snowpiercer » et « Okjo »), le Sud-Coréen Bong Joon Ho revient dans son pays et nous offre son septième long métrage, décrochant pas moins que la Palme d’Or lors du dernier Festival de Cannes! Forte était donc l’attente pour ce film qui a véritablement enthousiasmé la Croisette. Depuis ses débuts, si Bong Joon Ho a toujours offert de vrais moments de cinéma, plaçant toujours le plaisir du spectateur en première ligne, il n’a jamais cessé de s’interroger sur l’avenir de la planète (The Host, Snowpiercer, Okja) ou dénoncer les manquements de la justice coréenne (Mother, Memories of Murder), bref de susciter la réflexion.

Avec « Parasite », curieux mélange de comédie, thriller ou film d’horreur, Bong Joon Ho nous relate l’histoire d’une famille de paumés qui ne voient que les petites combines pour tenter de s’en sortir. Le fils de famille a l’opportunité de se faire engager comme professeur d’Anglais pour la fille d’une riche famille. Une fois dans la place, il décide de tout faire pour faire engager tous les membres de sa famille à différents postes chez ces gens. Remarquablement écrit, « Parasite » parvient à dérouler 2h10 de film sans aucun temps mort et en surprenant sans cesse son public, jouant notamment sur ses ruptures de ton et naviguant entre les genres. Quant à la mise en scène, elle est elle aussi d’une inventivité dingue, notamment dans l’exploitation du décor de la maison bourgeoise dans laquelle la caméra virevolte. Sur la forme, le film de Bong Joon Ho est une vraie déclaration d’amour au 7ème art mais aussi à son public. Sur le fond, même s’il s’en défend, le cinéaste fait clairement un film politique, dénonçant une société coréenne plus que jamais scindée en deux, la classe de la haute bourgeoisie et une classe quasi miséreuse dénuée de tout espoir de s’en sortir, si ce n’est par la ruse. Cela faisait bien longtemps qu’une Palme d’Or n’avait autant réconcilié critique et public; il serait dommage de s’en priver!

5