Critique: Ave Cesar

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Titre original Hail, Caesar!
Réalisation Joel et Ethan Coen
Scénario Joel et Ethan Coen
Acteurs principaux
Sociétés de production Mike Zoss Productions
Working Title Films
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie
Durée 106 minutes
Sortie 17 février 2016

La folle journée d’Eddie Mannix va nous entraîner dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses spectateurs de péplums, de comédies musicales, d’adaptations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhérents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine. En une seule journée il va devoir gérer aussi bien les susceptibilités des différentes communautés religieuses, pour pouvoir valider leur adaptation de la Bible en Technicolor, que celles du très précieux réalisateur vedette Laurence Laurentz qui n’apprécie que modérément qu’on lui ait attribué le jeune espoir du western comme tête d’affiche de son prochain drame psychologique.Il règle à la chaîne le pétrin dans lequel les artistes du studio ont l’art et la manière de se précipiter tous seuls. En plus de sortir une starlette des griffes de la police, ou de sauver la réputation et la carrière de DeeAnna Moran la reine du ballet nautique, Eddie Mannix va devoir élucider les agissements louches du virtuose de claquettes, Burt Gurney. Cerise sur le gâteau, il a maille à partir avec un obscur groupuscule d’activistes politique qui, en plein tournage de la fameuse superproduction biblique AVE CÉSAR lui réclame une rançon pour l’enlèvement de la plus grosse star du Studio, Baird Whitlok. Le tout en essayant de juguler les ardeurs journalistiques des deux jumelles et chroniqueuses ennemies, Thora et Thessaly Thacker. La journée promet d’être mouvementée.

Trois ans après le mélancolique et musical « Inside Llewin Davis », les frères Coen reviennent avec un hommage à l’Age d’Or hollywoodien. A travers le portrait d’un « fixeur », Eddie Mannix, chargé par le grand studio Capitole, de régler tous les problèmes liés aux stars sous contrat, les frères Coen nous racontent le quotidien d’un grand Studio et les dessous de la machine à rêves. Si l’on peut regretter un certain manque de liant et un vrai ciment narratif dans leur histoire de kidnapping, cet « Ave Cesar » est dans l’ensemble jubilatoire! On y parle de Mccarthysme, ou encore d’homosexualité ou de religion au Cinéma. Le casting étincelant a l’air de bien s’amuser, quelque soit la taille du rôle: Clooney, Josh Brolin et de jolis seconds rôles secondaires avec Scarlett Johansson ou encore Ralph Fiennes et Channing Tatum. Outre le soin apporté aux dialogues et à la mise en scène (notamment une scène de danse avec Tatum et un ballet aquatique avec Johansson), quelques scènes devraient gagner leur galon de scènes cultes comme cette discussion entre représentants religieux sur le Christ à l’image ou encore ce face à face entre le réalisateur incarné par Ralph Fiennes et son comédien (Alden Ehrenreich) qui n’arrive pas à jouer la scène! Un petit régal!

4

Critique: Le Pont des Espions

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Titre original Bridge of Spies
Réalisation Steven Spielberg
Scénario Matt Charman
Joel et Ethan Coen
Acteurs principaux
Sociétés de production DreamWorks SKG
Marc Platt Productions
Participant Media
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau de l'Inde Inde
Genre espionnage
Durée 141 minutes
Sortie 2 décembre 2015

James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.

Alors qu’il alternait « film sérieux »/divertissement, Steven Spielberg enchaîne son troisième film sur un sujet grave après « Cheval de Guerre » et « Lincoln« . Avec « le Pont des Espions », il s’intéresse à une histoire vraie, celle d’un avocat chargé de défendre un espion russe, puis de l’échanger contre un prisonnier américain. Si son film rend hommage à un certain grand Cinéma hollywoodien à la Ford ou Capra avec un magistral Tom Hanks en James Stewart d’aujourd’hui, Spielberg nous offre une histoire d’une terrifiante actualité. On se doute qu’il pensait autant à la guerre idéologique USA/Russie qu’aux geôles de Guantanamo, verrue sur le visage du modèle démocratique américain. Le scénario des frères Coen préfère miser sur les enjeux humains plutôt que sur les intrigues souvent obscures dans ce genre de film, avec une petite pointe d’humour,  et la mise en scène de Spielberg fait le reste, tout en classicisme, ponctué de beaux moments . Côté interprétation, Tom Hanks confirme quel magnifique acteur il est, accompagné d’un Mark Rylance épatant dans ce rôle d’espion impassible. Passionnant, drôle, terriblement d’actualité, le Pont des Espions confirme que Spielberg est toujours le boss!

4.5