Sur une petite île perdue au large de l’Australie, peu après la Première Guerre mondiale, Tom Sherbourne, le gardien du phare, vit heureux avec son épouse Isabel. Loin du tumulte du monde, il peut enfin oublier tout ce qu’il a vécu au combat. Mais leur bonheur se ternit peu à peu : Isabel ne peut pas avoir d’enfant, et elle se désespère. Un jour, un canot vient s’échouer sur la plage, avec à son bord le cadavre d’un homme et un bébé bien vivant…
« Une vie entre deux océans », troisième film de Derek Cianfrance à sortir chez nous après « Blue Valentine » et « The place beyond the pines » continue, dans un style très différent, à creuser le même sillon, celui de la famille ou de la filiation. Ici, Cianfrance aborde le pur mélodrame sous une forme très classique avec l’histoire de ce couple de gardiens de phare qui n’arrive pas à avoir d’enfants et qui, par la providence, voit la mère rejeter un bébé vers eux. Plutôt que d’alerter les secours et rendre publique leur histoire, ils préfèrent recueillir cette enfant et l’élever avec le risque que la vie leur reprenne ce qu’elle leur a donnés. La musique est très (trop) présente et l’histoire est dramatique à souhait mais les amateurs de mélo seront à la fête, d’autant qu’un couple Fassbender/Vikander (en couple à la ville), c’est toujours plaisant à regarder!
TECHNIQUE:
La très belle photo du film est brillamment retranscrite avec cette copie splendide!
BONUS:
On trouve ici un making of (15′) un peu promo et une featurette sur le décor du film.
VERDICT:
Un pur mélo avec un magnifique couple de comédiens! Un régal pour les amateurs!
Disponible en DVD (14.99 euros) et bluray (19.99 euros) chez METROPOLITAN VIDEO
Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. Quinze ans plus tard, le fils de Luke et celui d’Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir…
Deux ans après le très réussi Blue Valentine qui autopsiait la vie d’un couple jusqu’à sa séparation, Derek Cianfrance s’attaque ici à un projet extrêmement ambitieux. Dans un film découpé en trois parties, Cianfrance livre une fresque aux accents shakespeariens sur le destin, la filiation et les conséquences de nos actes sur les générations futures. Dans un style très « indé » une fois de plus, il déroule son histoire durant 2 h 20, en prenant vraiment le temps de poser ses personnages et évitant toute ellipse dans son récit, à son rythme, ce que certains pourraient de longueurs. Même si l’on se laisse aller à penser qu’une ou deux coupes par-ci par-là n’auraient pas été superflues, le film en aurait peut-être perdu en fluidité.
La grande force du film est de parvenir à naviguer entre le mélodrame social et le polar, donnant parfois au film des airs de James Gray ou de Eastwood façon Mistic River, comparaison flatteuse. Mais bien sûr la réussite tient à la qualité de ses interprètes: Ryan Gossling, Eva Mendes (qui ne joue pas du tout sur son physique ici), Bradley Cooper qui confirme les qualités entrevues dans Happiness Therapy, Ray Liotta (ripoux forever!) mais également le jeune Dane DeHaan au regard assez magnétique!